Au niveau de la wilaya d'Alger, une moyenne de 30% de réussite au Bac session 2005, a été enregistrée. A en croire certaines sources, les résultats du baccalauréat dans l'Algérois sont catastrophiques. Le taux exact de la réussite à cet examen ne nous a pas été transmis, cependant une chose est certaine, les résultats vont decrescendo comparativement aux années précédentes. Selon le secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger, M.Redouane Osmane, 3 candidats sur 10 ont réussi au bac, session 2005, au niveau de la wilaya d'Alger. Ce qui laisse ainsi croire que le taux général de réussite est de 30%. «Pis encore, la quasi-totalité des candidats ayant décroché cet examen d'accès à l'université, sont des doublants.» Aussi, selon notre interlocuteur, toujours dans la région algéroise, 80% de réussite a été enregistrée dans les filières scientifiques. Quant aux candidats inscrits en lettres, les résultats sont catastrophiques, voire vertigineux. Qu'est ce qui a conduit donc à ces résultats? Le secrétaire général du CLA est affirmatif: «Cela est dû aux mauvaises notes obtenues en philosophie». Mais est-ce cette matière elle-même qui a conduit à l'échec cuisant qu'on connaît aujourd'hui? Sans aucun doute, il y a lieu de remettre en cause un certain laisser-aller constaté, selon le SG du CLA, dans la correction des copies du bac. «Les délibérations sont formelles et l'administration ne fait pas attention aux accidents ou autres erreurs qui glissent au moment de la correction des copies, ce qui peut se répercuter fatalement sur le taux de réussite. Cela aussi démotivera les élèves, notamment ceux qui ont travaillé et ont peiné pour réussir». Pour notre interlocuteur, que nous avons contacté par téléphone, «la démocratisation de l'administration est l'une des conditions pour l'amélioration des résultats aussi bien du bac que des autres examens». Néanmoins, cette condition n'est malheureusement pas unique, car le système éducatif national continue d'être le souffre-douleur des luttes partisanes venues de tout acabit. «Depuis qu'on a commencé les réformes du système éducatif, le bac a subi trois "opérations de replâtrage". la première s'est opérée en 1984, la deuxième en 1991 et la troisième, elle est en pleine application», a indiqué M.Osmane. Ces trois restructurations ont-elles produit l'effet escompté? «La réponse est malheureusement négative» rétorque le secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger. Ce dernier ne se contente pas seulement de remettre en cause ces réformes -qui ne sont, selon les analystes et spécialistes en la matière, que du replâtrage- mais aussi la démobilisation des enseignants, fruit de leur démotivation. Cela a eu des répercussions retentissantes sur l'augmentation du taux d'échec scolaire. «Aujourd'hui, toutes les réformes technocrates opérées n'ont porté aucun fruit, pis, elles n'ont servi qu'à plonger encore davantage le système éducatif algérien dans le chaos», déclare M.Osmane. Notre interlocuteur parle, à l'occasion, d'un taux de 30 à 40% des élèves qui doublent pendant leur première année dans le secondaire. En définitive, les réformes du système éducatif, entamées aussitôt annoncées par le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, ne peuvent aboutir aux résultats souhaités qu'en investissant aussi bien sur les moyens matériels que sur les ressources humaines.