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Le c?ur a ses raisons (3e partie)
Publié dans Info Soir le 04 - 07 - 2003

"Résumé de la 2e partie" Interrogé par son collègue et ami Boudjemaâ, Hafid reconnaît être amoureux.
Perplexe, Boudjemaâ garde le silence un long moment. Enfin, il éclate de rire : «Dis-moi que tu plaisantes. Tu n?es pas sérieux !» Vexé, Hafid répond vertement : «Qu?est-ce qui te prend à rire de la sorte ? Ai-je dit une blague ?»
«Ah mais c?est donc sérieux ? Tu excuseras mon scepticisme mais cela fait cinq ans que je te connais et je connais très bien ta théorie sur l?amour. Tu ne m?as que trop entretenu sur le sujet.» «D?accord, mais tout le monde change à un moment ou un autre.» «Et tu m?en vois heureux, je t?assure. Je pensais à une blague de ta part, mais maintenant que je vois que tu es sérieux, je ne peux que m?en réjouir. Le célibataire endurci va donc enfin se caser». «Les choses ne sont pas aussi simples malheureusement». les deux hommes continuent de parler en quittant la salle des professeurs et en prenant la direction de la sortie de l?établissement. «Et pourquoi ça ? Où réside la complication ?» «Je t?ai dit que j?étais amoureux mais je ne t?ai pas dit de qui. Il s?agit d?une élève».
Boudjemaâ fait entendre un long sifflement en écarquillant les yeux. «Eh bien mon vieux, on peut dire que quand tu fais les choses, tu ne les fais pas simples». Un silence suit ces paroles. Il est interrompu par Hafid : «Elle ne doit pas avoir plus de 17 ans alors que j?en ai 33». «C?est une terminale alors ? Je la connais ?». «Je ne crois pas. Elle s?appelle Bouchaïr». «Connais pas, dit son ami avant de l?interroger, qu?est-ce qu?elle en pense ?» «Rien. Elle n?en sait rien encore» Voyant l?air soucieux et accablé de son ami, Boudjemaâ a un élan de compassion «Ne t?en fais pas va ! ça finira par se régler». «oui, comme tu dis». Arrivés à un tournant, les deux amis s?arrêtent. C?est là qu?ils doivent se séparer. «tu veux venir à la maison ? La petite demande souvent après toi.» «Non merci une autre fois.»
Hafid est touché par les efforts de son ami, mais, curieusement, ils lui font sentir encore plus la complexité de sa situation. Tout en se dirigeant chez lui, il réfléchit. Le fait d?avoir parlé à Boudjemaâ lui a fait du bien. Il se sent moins seul mais surtout moins coupable de nourrir des intentions pour une de ses élèves. Ainsi allégé, il passe une grande partie de la nuit à réfléchir à la situation avec une sérénité et une tranquillité nouvelles.
Aux premières lueurs de l?aube, sa décision est prise : il va demander la main de la jeune fille pour être sûr de la garder pour lui, quitte à attendre une ou deux années avant de l?épouser.
Mais auparavant, il faut qu?il lui parle, qu?il connaisse ses dispositions à son égard.
Rasséréné, il s?endort enfin non sans une certaine appréhension de voir ses projets contrariés par la famille ou peut-être même par sa bien-aimée. Quoi qu?il en soit, après une nuit plus ou moins agitée. Hafid se réveille animé de la même détermination. Et c?est d'un pas décidé qu?il prend le chemin du lycée conscient néanmoins que son avenir va se jouer dans quelques heures. (à suivre...)


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