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Le c?ur a ses raisons (2e partie)
Publié dans Info Soir le 03 - 07 - 2003

"Résumé de la 1re partie" Hafid Senouci enseignant dans une petite ville s?éprend, à son corps défendant, d?une de ses élèves. Faisant fi de toute prudence, il décide de lui parler.
«Mademoiselle Bouchaïr, restez s?il vous plaît», Hafid reconnaît à peine sa propre voix, tant il est ému en interpellant son élève à la sortie du cours. Soraya se tourne vers lui, esquisse un sourire et se dirige vers son bureau tandis que ses camarades vont vers la sortie en chuchotant et en s?interpellant. Arrivée à son niveau, elle lève des yeux interrogateurs vers lui «oui monsieur ?» De plus en plus ému et mal à l?aise, il garde la tête baissée faisant semblant de préparer ses affaires. Au bout de quelques secondes, il lève la tête et lui demande ne sachant comment faire pour engager la discussion «ça va ?» «Oui», dit-elle sans pouvoir cacher son étonnement. Maudissant sa gêne et tous ces mots qu?il n?arrive pas à prononcer, il enchaîne : «tu est une élève brillante Soraya mais ces jours-ci, je constate que tu es quelque peu distraite au cours»; il comprend très vite qu?il a touché en plein dans le mille car elle rougit et détourne le regard «ah ! Vous avez remarqué ? j?ai pourtant fait beaucoup d?efforts pour rester concentrée et ne pas me laisser distraire». «Par quoi serais-tu distraite ?», Rougissant de plus belle, elle baisse la tête «pardonnez-moi monsieur mais je ne peux vous en dire plus. Ce sont des problèmes personnels qui me préoccupent» «Écoute Soraya, tu as le droit de garder le secret de ta vie privée, mais n?oublie pas que je suis ton professeur et qu?il est de mon devoir de t?aider surtout dans la mesure où tes problèmes risquent de freiner ta réussite». Elle garde obstinément le silence, se disant que malgré tout, il a franchi un pas important vers elle, il lui dit encore «c?est tout ce que je voulais te dire. Si jamais tu changes d?avis, n?oublie pas que tu peux me faire confiance», «oui monsieur». Elle s?en va en évitant de le regarder. Hafid la suit des yeux, intrigué. Quels sont donc ces problèmes dont elle ne peut parler et qui semblent tant la bouleverser ?
S?emparant de son cartable, il sort de la salle toujours pensif. Son entrée en matière hasardeuse lui a, en tout cas permis de découvrir que la jeune fille a de sérieux problèmes et cela l?inquiète car les conséquences de l?examen du bac prévu en cette fin d?année peuvent être fâcheuses.
Il traverse la cour déserte et entre dans la salle des professeurs où il ne trouve personne à part Boudjemaâ Madani, enseignant de langue anglaise. Leur vocation littéraire a beaucoup contribué à rapprocher les deux hommes qui sont amis depuis maintenant cinq ans, Boudjemaâ lève les yeux de son livre «dure journée ?» «Bah ! la routine». Fixant des yeux inquisiteurs sur son ami qui se débarrassait de sa blouse, il dit : «Tu m?as l?air très soucieux ces derniers jours. Qu?est-ce qui se passe ? Et ne me dis surtout pas qu?il ne se passe rien».
Tout en rangeant sa blouse blanche dans le placard, Hafid répond sans se retourner «compte tenu de ta ténacité, il me semble que je n?ai pas d?autre choix que de te répondre en toute franchise». Se retournant, il lâche, mine de rien, «je suis amoureux». (à suivre...)


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