Blocage La première télécabine d?Oran est actuellement à l?arrêt en raison de sabotages terroristes. Quand on pense qu?en trois petites minutes, un habitant du populeux quartier des Planteurs pouvait se retrouver au centre-ville et qu?en dix minutes, on pouvait se rendre de Santa Cruz au sommet du Murdjadjo... Cet équipement desservait, en effet, la plus grande concentration d?habitants d?Oran qu?est le quartier Si Salah (les Planteurs) qui connaissait un déficit en matière de transport. Inaugurée en 1989, la télécabine est, en fait, le fruit de trois longues années de labeur. Le projet de ce téléphérique a été controversé par une partie des responsables locaux de l?époque qui le considéraient comme superflu. Il aura fallu convaincre tout le monde de l?idée que le projet de «téléphérique» était une opportunité à saisir. Sa réalisation a été menée tambour battant et les délais ont été, pour une fois, respectés. Après les péripéties de l?inscription du projet, la mise en place des crédits et les avis d?appel d?offres internationaux, la société suisse Von Roll fut retenue, non sans être passée par une série de négociations à l?avantage de la partie algérienne pour une meilleure adaptation. Les coûts ont également été revus à la baisse. Enfin, le contrat fut signé par les deux parties, l?APC d?Oran et Von Roll, le 7 mai 1986... Le coût global du projet s?est élevé à 21 milliards de centimes, dont 3 680 000 de francs suisses, financés principalement par l?APC d?Oran, l?APW et la Régie communale des transports urbains. Durant la phase de réalisation, il aura fallu mettre à contribution une vingtaine d?intervenants entre entreprises de réalisation, de contrôle, laboratoires d?analyses, etc. La gestion et l?exploitation de la télécabine ont été confiées à la Régie des transports urbains d?Oran. Nécessaire ou superflu, l?arrêt du téléphérique continue à alimenter la controverse, car faisant subir à la Régie de transport un poids financier qu?elle n?a pas souhaité. Avec une perte sèche de quelque 40 000 dinars par jour et un endettement important, la Régie exploitatrice voit, en effet, son avenir compromis compte tenu des dégradations. Pourtant adapté à chaque zone, chaque site et à chaque besoin, le téléphérique pourrait être rentable et s?insérer dans une stratégie globale des transports urbains. De par sa vocation de transport-villégiature, la télécabine devait, à l?origine, desservir une zone de loisirs dont l?importance stratégique aurait pu, d?une part, encourager un pôle touristique incontestable et, d?autre part, contribuer à hisser le secteur des loisirs à un niveau acceptable pour la ville d?Oran.