Il ne s'agit pas de démolir un bidonville pour le laisser se reconstruire juste après, il faut être d'une fermeté implacable », a déclaré le chef de l'Etat en visite dans la wilaya d'Oran, mais qui a insisté sur le lancement des projets de relogement tout en suggérant de réaménager les sites juste après les opérations de démolition. Oran : De notre bureau Il est intervenu lors de l'inauguration d'un projet déjà achevé de 100 logements sociaux à Béthioua, où il a été accueilli par les résidents eux-mêmes. Juste auparavant, arrivant de Mostaganem, il a inauguré le dédoublement de la nationale 11 au niveau de la Mactaa, un point auparavant particulièrement difficile pour la circulation. Le tronçon situé à la frontière entre les deux territoires et qui reliait les deux doubles voies des deux wilayas a été complètement dévié, au bonheur des automobilistes, mais aussi des estivants et des riverains grâce aux accès sur la plage aménagés à l'occasion. Le chef de l'Etat a également déposé une gerbe de fleurs sur la stèle commémorative de la bataille historique menée en ce lieu par l'Emir Abdelkader contre l'armée coloniale. Avant de prendre le départ vers la ville d'Oran, le cortège présidentiel devait ensuite se diriger à Aïn El Bia pour l'inauguration d'un lycée et la pose de la première pierre pour la réalisation d'un échangeur. Habitué des bains de foule, le président de la République n'a pas, cette fois encore, dérogé à la règle. A son arrivée sur la place du 1er Novembre, une ambiance festive était déjà mise en place le long du parcours qu'il devait emprunter (un bout de la rue Emir Abdelkader et le boulevard de la Soummam à l'angle duquel est édifié l'hôtel Royal). Avec des danseuses en renfort, les troupes folkloriques jonchent cet itinéraire avec, en prime – une idée du maire de la ville qui l'a accueilli – un orchestre de variétés dirigé par Kouider Berkane et, sur une autre estrade dressée sur le même boulevard, des jeunes rappeurs. A plusieurs reprises, de part et d'autre de la chaussée, le chef de l'Etat fonce sur la foule pour serrer des mains, échanger quelques mots. Cet accueil populaire qui a duré quelques minutes est le seul à être inscrit au programme de visite devant s'étaler sur 3 jours et concerner plus d'une cinquantaine de haltes. Le Quartier Ennasr (anciennement Edderb) a été la prochaine étape pour l'inauguration du téléphérique remis en service récemment. Les remarques émises par Yazid Zerhouni concernant la qualité des télécabines (rapprochées de celles des stations de ski) mais aussi le souci exprimé concernant la sécurité des usagers sont trouvées pertinentes par le chef de l'Etat. Le directeur du transport de la wilaya d'Oran fera remarquer que le téléphérique d'Oran d'une capacité de 800 passagers par heure n'est pas conçu pour le transport urbain, comme c'est le cas à Alger où il relie des quartiers situés sur les hauteurs. A Oran, le téléphérique qui existait déjà et qui a été réhabilité dessert le plateau dit Moulay Sidi Abdelkader qui surplombe le fort Santa Cruz et se présente donc comme étant à usage touristique. Restructuration des Planteurs La gestion de ce moyen de transport a été confiée à l'ETO (entreprise de transport d'Oran). Auparavant, le projet du futur tramway a été également présenté à la délégation. La ligne va d'Es Sénia à Bir El Djir en reliant la ville, Sidi Chahmi et toute la zone Est. Le projet n'est pas encore entamé (il le sera la semaine prochaine) et on a déjà pensé à son extension. L'extension concernera d'abord la ligne elle-même (elle est de 38,7 km pour 32 stations) puisqu'on pense réaliser un tronçon supplémentaire de 18 km pour relier le futur complexe sportif de Sidi El Bachir ainsi que le nouveau pôle universitaire. Les 30 rames prévues ont une capacité de transport de 350 usagers avec une vitesse de 20 km/h. La fréquence sera de 4 mn pour une durée de trajet évaluée à 47 minutes. L'autre extension concerne les stations qui sont actuellement de 40 m et peuvent passer à 70 m pour pouvoir abriter les doubles rames, explique-t-on à ce sujet. Le projet devra démarrer en décembre 2007 pour s'achever théoriquement deux ans plus tard, pour un coût de 25,65 milliards de dinars. Là, le chef de l'Etat a juste remarqué que « ce n'est pas raisonnable que les études prennent beaucoup de temps car elles doivent être lancées tout de suite ». Au sujet des aspects financiers, il a suggéré de prélever sur le budget complémentaire, car « on ne donnera l'argent pour la réalisation qu'une fois les études achevées ». Hormis Annaba, d'autres tramways seront réalisés à Mostaganem, à Sétif, à Ouargla et à Sidi Bel Abbès. Sur le même lieu, le projet de restructuration des Planteurs, un quartier précaire devant être rasé à moyen terme, a été également présenté. Visibles en face, des engins de travaux publics sont déjà à l'œuvre là où, après relogement des premiers bénéficiaires de logements sociaux, les bâtisses ont été démolies. Cette partie de la ville devra être reboisée comme elle a dû l'être auparavant. La dernière étape du programme matinal a concerné le confortement des falaises du côté du pont Zabana et l'inspection d'un projet de 610 logements promotionnels (haut standing) grâce à un prêt à hauteur de 85% de la Cnep.
