Constat Santa Cruz était la destination privilégiée des touristes, qu?en est-il aujourd?hui ? Depuis les années 1980, la chapelle de Santa Cruz et le site maraboutique de Moulay Abdelkader, nichés comme deux pains de sucre au sommet de l?imposant Murdjadjo du haut de ses 400 mètres, ne constituent plus cette région panoramique privilégiée où ceux qu?on nomme communément touristes trouvaient «pied en montagne». Après avoir été, des décennies durant, des endroits prisés par de nombreux visiteurs chrétiens et musulmans, la chapelle de Santa Cruz construite par les Espagnols vers la moitié du XIXe siècle et la coupole du marabout Abdelkader, détruite à plusieurs reprises par les terroristes, n?attirent plus personne. En 1992, un citoyen du centre-ville pouvait se rendre, en cinq petites minutes, au sommet de Santa Cruz grâce au téléphérique inauguré en 1989 et saboté depuis par les hordes terroristes. De par sa vocation de transport de villégiature, le téléphérique devait, à l?origine, desservir une zone de loisirs dont l?importance stratégique aurait pu, d?une part, encourager un pôle touristique d?une importance stratégique incontestable et, d?autre part, contribuer à hisser le secteur des loisirs à un niveau acceptable pour la ville d?Oran. Mais ici et là, il semblerait que la suspension de certains petits projets touristiques, liés à plus d?empressement émanant de certains responsables locaux, a affecté la poursuite de ces projets puisque la plupart des investisseurs privés ont retiré leur dossier, situation sécuritaire oblige à l?époque? La commune d?Oran a bien essayé de faire du plateau de Santa Cruz un lieu de visite, de détente et de loisirs, en vain. Le projet avait reçu l?adhésion d?hommes d?affaires et certains se sont empressés de souscrire à l?ouverture de commerces. Des aires de jeux ont été aménagées pour les familles. Qu?en reste-t-il ? Rien, sinon une chronique sanglante qui donne une sensation de rejet. Rejet justifié par les innombrables agressions par des hors-la-loi qui, en effet, se singularisaient par les procédés barbares qu?ils infligeaient à leurs victimes. Des dizaines de familles, des touristes et autres résidents nationaux y ont été agressés avec une rare violence. Traumatisées à vie, ces derniers garderont à jamais des stigmates de leur triste expérience. Dans cet étrange décor, cela prend parfois des allures d?épouvante. Le vieux Kouider est un rescapé de ces lieux où il exerçait la profession de gardien. Depuis 12 ans, il n?y a plus remis les pieds.