Ignorance Il a été roué de coups par le taleb qui voulait chasser le djinn de son corps. Il est inconcevable qu?au début du troisième millénaire le charlatanisme, qui est une pratique dangereuse, continue à être exercé dans la région de Boufarik par des gens sans scrupules dans un but purement lucratif. Il suffit de faire un tour au souk hebdomadaire de la ville pour constater l?étendue de ce phénomène qui exploite la crédulité des gens et leur situation socioprofessionnelle. En effet, avec la dégradation de leur pouvoir d?achat et la cherté des médicaments, de nombreuses familles optent pour la «médecine» traditionnelle. Cependant, ne les ayant pas étudiées, certains vendeurs de plantes médicinales en ont une méconnaissance totale. Aussi, les citoyens sont appelés à faire preuve de prudence en s?adressant à de vrais herboristes qui possèdent des officines, donc soumis à des contrôles. Cependant, en ville ou en banlieue, il existe d?autres formes de charlatanisme. Ainsi, dans une petite ferme située près de Boufarik, une vieille femme s?est spécialisée dans la lutte contre le mauvais ?il. Elle propose aux personnes qui la consultent d?envelopper quelques ?ufs dans un sous-vêtement appartenant au malade et de les laisser toute une nuit sous l?oreiller. Le lendemain, en cassant les ?ufs, elle interprète tout contenu noirci et puant comme un signe de maléfices. Le danger du charlatanisme est aussi illustré par le cas de ce jeune homme qui, présentant des signes dépressifs et en proie à des troubles inexpliqués, a failli être tué parce qu?un taleb, pensant qu?il était possédé par un djinn, se mit à le rouer de coups pour que l?esprit maléfique sorte de son corps. Conduit chez le psychiatre, celui-ci décela une frustration ou un sevrage chez ce malade, qui se droguait. Il est temps que les gens cessent de faire appel à ces pratiques moyenâgeuses. Les médias doivent également jouer un rôle pour leur faire prendre conscience des dangers du charlatanisme.