Auront-ils la vie sauve ? L?organisation terroriste les a condamnés, mais toute l?Algérie se refuse à vivre le pire et le drame. Le communiqué ? qui a résonné comme un verdict glacial ? que les ravisseurs font diffuser sur plusieurs sites et l?apparition des deux otages les yeux bandés et déclinant leur identité, ont brusquement accéléré les choses dans le sens d?un malheur imminent, dans la direction de l?irréparable. Al-Qaîda a condamné à mort nos deux concitoyens. La sentence a été prononcée. Reste à espérer qu?elle ne sera pas appliquée. Il faut s?accrocher à tout ce qui peut être espoir, aussi mince soit-il. Il faut s?accrocher à l?idée que jusqu?ici, l?organisation terroriste n?a pas mis toutes ses menaces à exécution.Si beaucoup d?otages ont été exécutés, certains ont eu finalement la vie sauve. Il n?y a plus qu?à attendre et prier pour que nos deux diplomates soient épargnés par la barbarie et la violence gratuites. Les politiques ont fait leur travail. L?Algérie s?est mobilisée à tous les niveaux. C?est sûr que ce qui devait être fait l?a été pour faire revenir Ali Belaroussi et Azzeddine Belkadi, sains et saufs, auprès de leur famille, dans leur pays. Mais tout reste possible, même l'exécution de deux personnes qui n'ont rien à voir avec le drame irakien. Ce ne serait pas la première fois sauf que pour cette fois il s'agit d'Algériens et que les Algériens sont encore traumatisés par une décennie sanglante de terrorisme barbare dont ils ne sont sortis que grâce à d'énormes sacrifices. Maintenant il y a l?avant et l?après 21 juillet 2005, jour de l'enlèvement. Désormais, on compte les jours, les heures et les minutes qui ont suivi le rapt. Les visages des kidnappés commencent à se graver dans la mémoire des Algériens qui les voient à la Une des journaux et sur les écrans de télévision depuis presque une semaine au point de devenir familiers. On apprend leur âge, leur situation sociale et beaucoup d?autres détails qui les rendent tellement humains et familiers à tout un chacun, eux dont personne n'avait entendu parler il y a à peine quelques semaines. Continuant d'espérer, l'on s'accroche aux messages de soutien venant d?horizons divers pendant que les familles et les amis des deux diplomates adressent un courrier poignant via la presse aux ravisseurs, les exhortant à les libérer au nom de la fraternité qui lie nos «deux peuples». Cette même fraternité que des partis politiques et des personnalités notoires en Algérie ont mise en avant pour que le drame n'ait pas lieu. L'attente se poursuit intenable et dure à vivre.