Spirale Quelques heures après l?expiration de son ultimatum, le groupe Al- Zarqaoui persiste et exécute un Américain. Alors que la situation chaotique de l?Irak devrait planer sur les débats de l?assemblée annuelle de l?ONU qui s?ouvre aujourd?hui à New York. Une vidéo diffusée sur un site internet islamiste vient de montrer l?otage américain retenu par ses ravisseurs décapité. L'assassinat de l'otage américain, capturé jeudi dernier par le groupe de l'islamiste jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui, a été confirmé à Washington par un responsable gouvernemental américain, qui a annoncé qu'un corps décapité avait été découvert à Bagdad et qu'il avait été identifié comme étant celui de Eugene Armstrong. La vidéo montre cinq hommes du groupe «Tawhid wal Jihad» (Unification et guerre sainte), armés et encagoulés dont l'un fait la lecture d'un long communiqué. «Dans la mesure où vous les Américains n'avez pas libéré nos s?urs (...) nous coupons cette tête», dit l'homme lisant le communiqué se tenant debout derrière l'otage assis par terre, tremblant, les yeux bandés et vêtu d'une tunique orange. Dans ce communiqué, le groupe menace aussi de tuer dans les 24 heures un autre otage s'il n'obtient pas la libération des Irakiennes détenues dans les prisons d'Abou Ghraïb et d'Oum Qasr en Irak. L?otage en question avait été enlevé le 16 septembre à Bagdad avec un autre Américain, Jack Hensley, et un Britannique, Kenneth Bigley, par le groupe d?Al-Zarqaoui. Les ravisseurs avaient donné jusqu'à lundi aux Américains pour libérer les femmes détenues dans des prisons militaires en Irak. Avant l'annonce de cette exécution, le Premier ministre britannique Tony Blair avait réaffirmé sa détermination à «rester ferme, pour dire qu'il y a clairement le bien et le mal dans ce domaine, qu'il faut être avec les démocrates et contre les terroristes». Notons qu?une vingtaine d'otages sont actuellement détenus en Irak, dont deux journalistes français et deux bénévoles italiennes. Une entreprise turque a confirmé, par ailleurs, que 10 de ses employés avaient été pris en otages en Irak, mais s'est refusée à dire si elle entendait se retirer de ce pays comme l'exigent leurs ravisseurs. En revanche, 18 soldats de la Garde nationale irakienne retenus depuis dimanche par un groupe armé pour exiger la libération d'un dirigeant chiite ont été libérés hier, selon le bureau du chef radical Moqtada Al Sadr à Bagdad. Pour tenter d?apaiser la situation et de regagner la confiance des Irakiens, un haut responsable du Pentagone a déclaré que le commandant des troupes américaines en Irak estimait que les forces de sécurité irakiennes pourraient se voir confier la tâche du maintien de l'ordre dans la plus grande partie du pays d'ici à la fin de l'année, en dépit du retard pris dans l'entraînement et l'armement de ces forces.