Images n A petites foulées ou à grandes enjambées, tout le monde court, à son rythme, dans la forêt de Bouchaoui. Le vendredi est jour de sport par excellence dans cet espace où se rencontrent Algérois et habitants de wilayas limitrophes. Ils viennent prendre leur dose d?oxygène hebdomadaire, nécessaire pour l?entame d?une semaine chargée en stress et autres émotions. Vieux, jeunes, femmes et hommes se livrent donc à des exercices physiques tonifiants et revigorants. Il y a les habitués qui ne peuvent plus se passer de ce cadre reposant et les nouveaux qui découvrent un espace envoûtant. Ces deux catégories sont facilement décelables au regard de leurs tracés. Les premiers ont leur circuit bien défini dans leur tête et rien ne peut le modifier. Les nouveaux découvrent les lieux. Regardant autour d?eux tout en courant, ils tentent de se rappeler chaque coin pour trouver le tracé qui les arrange. Courir à l?intérieur du parc entre les arbres et les buissons ou en sortir complètement pour se livrer à un véritable marathon, la forêt de Bouchaoui permet tout cela pour peu qu?on la préserve. Une couronne de béton se forme chaque année autour de ce poumon menaçant de l?étouffer faisant des centaines d?orphelins parmi les sportifs du vendredi comme les professionnels du métier, ces joueurs de clubs de foot, volley, handball et bien d?autres disciplines qui comptent sur Bouchaoui pour les périodes d?intersaison et les séances de récupération. Le site souffre aussi d?un manque d?entretien. Certes, il est loin de ressembler à une décharge publique, mais il arrive parfois que des industriels se «trompent» de lieu où déverser leurs déchets. C?est le cas de ce producteur de jus qui ne trouve pas mieux que ce site pour déposer sa marchandise. L?autre menace est incontestablement l?avancée du béton. Comme solution, une enceinte murale a été réalisée pour marquer le seuil à ne pas dépasser. Au-delà de ce mur, deux cités et des villas ont été réalisées ou sont en cours de réalisation. Face aux sapins producteurs d?oxygène, des villas dépassant ces arbres en hauteur s?alignent comme des soldats prêts à conquérir un nouveau terrain vierge et sensible. Des habitations qui, pour la plupart, sont inoccupées viennent ainsi occuper un espace qui ne leur appartient pas. Certains joggeurs désolés par ce spectacle préfèrent courir à l?intérieur du parc pour ne pas souffrir de cette vision le temps d?une séance d?oxygénation.