Repos n Chassée par une décennie sanglante, la famille algérienne retrouve peu à peu ses repères dans la forêt de Bouchaoui. Le vendredi après-midi est le moment où les familles investissent cet espace pour des moments de détente mérités. Les enfants, peu habitués à tant d?espace, s?adonnent à des jeux impossibles à réaliser dans leurs appartement et quartier. C?est aussi l?occasion de découvrir la flore qui fait défaut dans plusieurs communes de la capitale. La forêt devient un lieu d?apprentissage grandeur nature où l?on apprend les noms d?arbres et d?oiseaux. «C?est ici qu?ils prennent possession de leurs sens tout en profitant de l?air pur», dira M. Merzak, 47 ans, médecin généraliste. Habitué des lieux, il vient tous les vendredis avec sa petite famille pour goûter des moments paisibles loin du brouhaha quotidien. Exerçant en plein centre d?Alger, il ne peut se passer de sa séance hebdomadaire de détente à Bouchaoui lui permettant de tenir toute la semaine. Connaissant les bienfaits du sport en plein air, il sait aussi l?effet positif qu?a la forêt sur l?équilibre physique et mental de l?humain. «Je tiens à inculquer cette philosophie à mes enfants, deux filles et un garçon, pour qu?ils s?habituent à ce mode de vie», dira-t-il. Ces petits bambins courent dans tous les sens,en poussant des cris de joie que seul un lieu pareil peut provoquer. Un lieu qui a échappé un peu à la règle générale qui domine dans les lieux de détente en Algérie comme le parc zoologique d?Alger devenu lieu de débauche parce que fréquenté par des personnes peu recommandables. «On les voit beaucoup moins ici, dira Merzak sans cacher son soulagement. On ne sait plus où aller en famille de nos jours, heureusement qu?à Bouchaoui le phénomène est moins important.» Un avis partagé par une famille algéroise, issue du quartier de Chevalley. «Avec les travaux effectués ces jour-ci cumulés au bruit assourdissant des engins et véhicules circulant à longueur de journée, le quartier est devenu invivable», dit cette mère de famille venue avec son mari et ses enfants. Femme au foyer, elle affirme s?étonner, à chaque fois, du contraste qu?il y a entre le brouhaha de son quartier et le calme qui plane sur la forêt. Un calme qui la plonge dans des moments de méditation et de contemplation que seule la nature peut offrir. Des moments inoubliables qui prennent fin avec la tombée de la nuit. En quittant ce lieu, grands et petits ont eu chacun son lot d?oxygène et de repos avant de retourner à la vie de tous le jours en attendant le vendredi suivant.