Convoitise n Ce fruit est le plus prisé par le consommateur dans la wilaya, malgré l'abondance d?autres fruits dont les prix sont jugés abordables par le citoyen. En effet, les pommes, les poires, le raisin, la pastèque et le melon n'ont pas réussi à concurrencer la figue de Barbarie qui demeure le fruit le plus demandé. A chaque coin de la ville de Aïn Defla, des vendeurs de figues de Barbarie exposent leurs produits, mais c'est au niveau du douar Dhaya, à l'ouest de la ville, qu?ils sont les plus nombreux et où la clientèle ne manque pas. Des dizaines de jeunes et d'adultes exposent, dès les premières heures de la matinée, leurs produit, dans de nombreux bidons sur ce tronçon de la RN4, où des centaines d'automobilistes et autres passent pour se rendre à l'Ouest, au Centre et à l'Est du pays. L'écoulement de la marchandise ne pose pas de problème, selon des vendeurs rencontrés sur les lieux. Il est vrai, dira Mohamed, un jeune de 17 ans, «qu'il nous arrive parfois de passer la journée sur place, mais on ne rentre jamais les mains vides». Pour lui, c'est dur de passer toute une journée en pleine canicule, «mais nous sommes habitués et nous arrivons à résister» car, dira-t-il, ce commerce est temporaire, il dure tout au plus 45 jours et «nous devons, en conséquence, profiter au maximum et gagner plus d'argent pour faire face aux frais de la rentrée scolaire et aux besoins de la famille». Djillali, un autre vendeur de figues de Barbarie, ne cache pas sa satisfaction quant à la recette qu'il fait quotidiennement. «La plupart du temps, je gagne 1 000 à 1 200 DA par jour», révèlera-t-il, ajoutant : «Cela me suffira à assurer les dépenses de la rentrée scolaire pour mes deux s?urs et moi.» Pour ce qui est de la clientèle, Abdelkader, père de famille, fera remarquer, à ce sujet, que les clients sont en majorité des émigrés qui apprécient beaucoup ce fruit ou des passagers se rendant dans différentes régions du pays. Les habitants du douar n'achètent pas les figues de Barbarie, ils préfèrent les fruits qu'ils ne produisent pas, explique ce père de famille. Hamid, vraisemblablement de l'Ouest du pays au regard de son accent, explique cette préférence des émigrés pour ce fruit par le fait qu'«il symbolise leur origine, leur milieu naturel, notamment ceux qui ont quitté le pays dans les années 1950 et 1960». En tout état de cause, la figue de Barbarie, diront la plupart des clients rencontrés sur place, a réussi à concurrencer les autres fruits, y compris ceux d'importation, du moins pour ces deux mois d'été.