Le ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane, a souhaité vendredi que l'enquête sur l'incendie d'un immeuble de Paris habité par des familles africaines, qui a fait 17 morts, soit «diligentée assez rapidement». Dix-sept personnes, dont quatorze enfants, ont péri dans la nuit de jeudi à vendredi dans l'incendie d'un immeuble du XIIIe arrondissement habité par des familles africaines, relançant le débat sur les insuffisances du logement social à Paris. Six personnes, sur une trentaine de blessés, étaient encore hospitalisées en fin d'après-midi, dont un adulte et un enfant dans un état «sérieux». Ces victimes ont été prises au piège d'un incendie qui a embrasé un immeuble vétuste et surpeuplé abritant des familles africaines pauvres, quatre mois seulement après un drame similaire. Ce sinistre, l'un des plus meurtriers depuis 50 ans en France, qui a fait aussi 30 blessés dont 2 graves, a posé de nouveau le problème du logement social et de l'hébergement des familles immigrées. En avril, 24 personnes, pour la plupart des immigrés africains, avaient déjà péri dans l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, à deux pas des grands magasins de luxe de la capitale. Le feu, dont l'origine est encore inconnue, s'est déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi dans un immeuble vétuste de sept étages qui abritait 130 personnes, dont de très nombreux enfants, originaires du Mali, du Sénégal, de Côte d'Ivoire ou de Gambie, logés par une organisation caritative. L?association, qui avait installé des familles dans l'immeuble, a déclaré que des travaux étaient prévus mais «pour cela l'évacuation d'une partie des familles était nécessaire». «Personne n'a voulu les reloger. Les pouvoirs publics nous ont répondu qu'il y avait une pénurie de logements», a-t-il affirmé. «Le choix pour ces familles, c'était ça ou la rue.»