Complications Israël est déterminé à exiler Yasser Arafat alors que les réactions commencent à se faire entendre contre cette décision. La Maison-Blanche a mis en garde vendredi Israël sur les conséquences d'une éventuelle expulsion du président palestinien Yasser Arafat. «Nous ne pensons pas que cela servirait à faire avancer les affaires dans la région, cela permettrait seulement à Arafat de disposer d'une plus large tribune», selon le porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan. La conseillère du président américain George W. Bush pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, et le secrétaire d'Etat Colin Powell, sont en relation avec des responsables dans la région, a-t-il ajouté. Interrogé sur une éventuelle pression pouvant être exercée par Washington sur Israël pour éviter l'expulsion d?Arafat, le porte-parole a souligné que «notre point de vue sur cette affaire est parfaitement connu de la part du gouvernement israélien». Jeudi, les Etats-Unis avaient déjà déclaré leur opposition à une éventuelle expulsion de Yasser Arafat, affirmant que «cela n'aiderait pas et n'était pas la solution». Cette position a été réaffirmée hier à El-Qods occupée, par l'ambassadeur des Etats-Unis Dan Kurtzer, lors d'une entrevue avec le ministre israélien de la Défense Shaoul Mofaz. De leur côté, et devant profiter de la réunion ministérielle sur l?avenir de l?Irak qui doit se tenir aujourd?hui à Genève, les ministres des Affaires étrangères des cinq grandes puissances siégeant en permanence au Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Russie, Chine, Grande-Bretagne) évoqueront l'impasse qui persiste au Proche-Orient, et en particulier la décision de principe prise par le gouvernement d'Ariel Sharon d'expulser Yasser Arafat, que tous considèrent comme une initiative dangereuse. C?est d?ailleurs le souhait du groupe arabe qui a demandé hier au Conseil de sécurité d'exiger qu'Israël renonce à expulser le président palestinien. Le groupe arabe dans un projet de résolution souhaite que le Conseil de sécurité, qui devait se réunir hier après-midi, «exige qu'Israël, puissance occupante, abandonne tout acte visant à déporter le président palestinien élu et cesse de menacer sa sécurité». Le Conseil, dans ce projet de résolution, «exprime son plein appui aux efforts du Quartette et lance un appel aux deux parties pour faire en sorte que la feuille de route soit mise en ?uvre». Le groupe arabe, qui regroupe les pays arabes, souhaite, selon des sources diplomatiques, que le Conseil de sécurité vote rapidement ce texte alors que d'autres voudraient que le scrutin soit reporté après la rencontre de ce samedi à Genève des ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres permanents. Aux termes de la procédure en vigueur au Conseil de sécurité, vingt-quatre heures doivent s'écouler au minimum entre le dépôt d'un projet de résolution et son vote.