La décision de principe du gouvernement israélien d'expulser le leader palestinien Yasser Arafat a suscité des mises en garde à travers le monde sur ses conséquences. Les Etats-Unis, la France, la Russie et la Chine ont exprimé leur opposition à une éventuelle expulsion du président de l'Autorité palestinienne, plusieurs pays jugeant qu'une telle initiative serait une erreur grave. Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, a critiqué cette décision, la jugeant "imprudente". Côté israélien, l'ancien Premier ministre et actuel chef de l'opposition Shimon Peres a estimé qu'une expulsion de M. Arafat serait une "grosse erreur". Le département d'Etat américain a réaffirmé son opposition à une expulsion. "Nos vues sur M. Arafat n'ont pas changé. Nous pensons toujours qu'il fait partie du problème, pas de la solution", a dit le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, "mais dans le même temps, nous pensons qu'il ne serait pas utile de l'expulser, car cela ne ferait que lui donner une autre tribune pour s'exprimer". Le haut représentant européen pour la politique étrangère, Javier Solana, a fait part de sa "forte préoccupation". La Présidence italienne de l'Union européenne a demandé à Israël de renoncer à expulser M. Arafat et d'éviter tout recours à la force. Avant même la réunion du cabinet de sécurité israélien, le président égyptien Hosni Moubarak avait condamné l'idée d'expulser M. Arafat, mettant en garde contre les conséquences qu'aurait cette "monumentale erreur". Une éventuelle expulsion du dirigeant palestinien aurait des "conséquences désastreuses", a également prévenu le porte-parole de la Ligue arabe, Hicham Youssef. Le président français, Jacques Chirac, a déclaré que M. Arafat était "le représentant légitime de l'Autorité palestinienne" et que ce serait "une grave erreur de chercher à l'éliminer du champ politique". L'Indonésie, premier pays musulman au monde par sa population, a dénoncé la décision israélienne qui pourrait mener à "déstabiliser encore plus le Moyen-Orient". Le Yémen et Bahrein ont condamné la décision israélienne, estimant que si elle venait à être mise en œuvre, elle aurait des "conséquences sinistres". Le ministre de l'Information jordanien, Nabil Sharif, a dit qu'une telle expulsion serait "une grave erreur qui pourrait placer la région au seuil d'un avenir incertain". Le gouvernement canadien s'est vivement inquiété de la décision du cabinet de sécurité israélien, se disant préoccupé des "conséquences imprévisibles" qu'elle pourrait entraîner. Une éventuelle expulsion ne ferait qu'"exacerber les tensions actuelles entre Israéliens et Palestiniens et n'est d'aucune utilité au processus de paix au Proche-Orient", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Kong Quan. La Malaisie a appelé les Etats-Unis et la communauté internationale à empêcher une expulsion du chef palestinien. Le ministre des Affaires étrangères australien, Alexander Downer, a quant à lui estimé qu'une telle décision ferait du dirigeant palestinien un "martyr". Enfin, l'Inde, qui a reçu en grande pompe cette semaine le Premier ministre israélien Ariel M. Sharon, a déclaré "désapprouver fortement" la décision d'Israël. Agences