Problèmes n Selon les habitants, le terrorisme a isolé la région, même si la sécurité est revenue depuis longtemps, la vie n?est plus la même, les nuits d?été sont silencieuses et lugubres. «Depuis les années noires du terrorisme, de nombreuses familles ont quitté leurs maisons, abandonné leurs terres et leurs biens et sont descendues en ville pour s?y installer, chercher du travail et un refuge. C?est pour cela que le centre-ville souffre actuellement de la surcharge de la population, des bidonvilles ont surgi partout, car le logement est insuffisant, les structures d?accueil pour jeunes n?existent pas et puis il y a un fort taux de chômage, nos jeunes n?ont ni où aller ni que faire», révèle Kader Bellala, 47 ans, élu récemment comme secrétaire général de la kasma de Sidi Ghilès. «La drogue est la seule solution, la délinquance frappe les plus vulnérables et les plus jeunes, des enfants de 13 ans, se shootent. Vous trouvez cela normal ! Ils n?ont rien à faire, la drogue et la cigarette deviennent un refuge, une consolation !» Fils de chahid, Kader est natif de la région. Après des années d?exil en France, pour ses études, il est revenu plein d?espoir pour son pays et son village. «J?aime mon pays et Sidi Ghilès. Vous savez, je n?ai jamais oublié ma ville d?antan, la vie à Sidi Ghilès était merveilleuse. Notre patelin faisait battre le c?ur des colons, il était réputé pour sa verdure, ses ressources naturelles et sa générosité», marmonne-t-il le regard triste. «Aujourd?hui, la ville est défigurée, le béton avance rapidement au détriment des champs et de la verdure ! C?est dommage ! Pourtant, Sidi Ghilès était un bijou !» Les plages sont sales et la plupart sont interdites à la baignade. «C?est le cas de celle du centre-ville». Propriétaire d?un café et d?un salon de glaces au centre-ville, Kader ne cache guère sa déception quant à la situation touristique actuelle. «Un touriste n?a rien à faire ici ! Il ne peut trouver de lieux de loisirs ou de détente ! C?est inexistant ! Il faut qu?il aille jusqu?à Cherchell !» Les préoccupations de la jeunesse n?ont pas de secret pour Kader. Il est lui-même père de cinq enfants«Il n?y a pas eu beaucoup d?estivants cette année. Mon café et mon salon de thé restent vides toute la journée. Quelques jeunes viennent s?asseoir ici pour exposer leurs problèmes autour d?un café sans plus, les familles ne viennent plus. Elles s?ennuient, elles n?ont rien à y faire.» L?animation nocturne est à Cherchell, où des soirées musicales sont organisées et où les commerces ne ferment qu?à des heures tardives de la nuit, ce qui n?est pas le cas à Sidi Ghilès. «Si vous passez à minuit par là, les ruelles sont désertes, j?ai tenté plusieurs fois de ne pas fermer boutique, mais personne ne vient ! À Hadjrat Enouss, il y a de l?animation chaque soir, pourtant c?est une petite localité, qui ne dispose pas de moyens énormes.»