Résumé de la 1re partie n Mordjana, une jeune femme d?autrefois, était une brave fille, mais affublée d?un physique si disgracieux qu?il faisait fuir les prétendants ? Un jour, un parent vient lui dire que le roi recrute des femmes de ménage pour son nouveau palais. «Tu travailleras toute la journée, mais tu seras nourrie et tu recevras un bon salaire !», lui dit-il. La jeune femme accepte : la maison manque de tout, et puis la pauvrette espère gagner suffisamment d?argent pour faire son trousseau? Elle est laide, personne n?a jamais demandé sa main, mais elle ne désespère pas de se marier. «J?ai foi, en Dieu Tout-Puissant», ne cesse-t-elle de répéter. Elle va donc au nouveau palais du roi où de nombreuses jeunes femmes ont été recrutées pour les mêmes tâches qu?elle. Dès qu?elles la voient, ses compagnes se mettent à se moquer d?elle. ? Comme tu es laide ! ? Quelqu?un est-il déjà venu demander ta main ? D?autres éclatent de rire. ? Comment peut-on demander la main d?un laideron pareil ? Mordjana est ulcérée, mais elle ne se plaint pas. Après tout, ces femmes ont raison de la trouver laide. Elle l?est réellement ! Elle est peut-être laide, mais personne ne la surpasse au travail. Personne ne sait curer mieux qu?elle ni astiquer les bronzes et les cuivres du palais. Le majordome ne cesse de la citer en exemple aux domestiques de la maison. ? Voyez Mordjana comme elle travaille ! Ne pouvez-vous pas, au lieu de passer votre temps à vous moquer d?elle, l?imiter ? Les filles se sentent humiliées que leur compagne leur soit citée en exemple. ? Comment cet homme peut-il louer ce monstre ? On a envie de vomir rien qu?en la regardant ! ? Elle a beau astiquer et curer mieux que nous, elle ne pourra jamais nous égaler ! ? Nous, nous allons toutes trouver un mari, mais elle, elle restera à jamais célibataire ! Personne ne voudra l?épouser ! Elles parlent assez fort pour que Mordjana les entende. La jeune femme ne dit rien, mais elle souffre au fond d?elle-même. Est-ce sa faute si le majordome loue son travail ? Et surtout, est-ce sa faute si elle est si laide ? Le soir, en rentrant chez elle, elle raconte à sa mère toutes les misères qu?on lui fait et elle se met à pleurer doucement. ? Mère, quel péché ai-je commis pour être punie de la sorte ? ? Tu n?as commis aucun péché, ma fille. Dieu, qui t?a dotée d?une pareille laideur, saura te soulager. ? C?est difficile à supporter ! ? Je sais, mais montre-toi patiente, Dieu te récompensera de la plus belle manière ! (à suivre...)