Contestation n L'opposition a immédiatement réagi au score de 88,6% réalisé par le président égyptien. Ses rivaux contestent ce score et n'hésitent pas à parler de fraude massive et généralisée, Ayman Nour et Noamene Gomaa du parti Néo-Wafd ont dénoncé la véracité des chiffres et le résultat du score, Ayman Nour, le rival le plus pugnace de M. Moubarak, a affirmé que les «résultats avaient été falsifiés» par le pouvoir. Il a estimé que «30 à 38% des suffrages» s'étaient, en réalité, portés sur son nom. «Il s'agit d'une falsification pour tenter de m'éliminer alors que je serai le seul candidat encore vivant lors des prochaines élections de 2011», a-t-il, affirmé, Pour sa part, Noamane Gomaa, chef du parti Néo-Wafd, crédité de la troisième place avec 2,9%, a contesté le score obtenu par M. Moubarak. «Jamais un candidat n'aurait obtenu un tel pourcentage dans un pays démocratique», a-t-il dit. Il a également contesté le taux de participation officielle de 23%, jugé déjà comme un record d'abstention, l'estimant en réalité à 15%, ce qui montre que «le peuple égyptien n'a aucune confiance dans le régime». «Rien n'a changé en Egypte, cette élection est identique à celles organisées par les régimes militaires égyptiens», a encore dit M. Gomaa, dont le parti a été le fer de lance de la lutte contre les Britanniques sous la monarchie. Un dirigeant des Frères musulmans, le puissant mouvement islamiste d'opposition, Mohammed Habib, a aussi déclaré ne pas croire au chiffre officiel de taux de participation, l'estimant également «proche des 15 %». «Cela évidemment érode la légitimité du vote, et prouve que le peuple est encore passif et ne veut pas participer à une élection sans visibilité», a estimé le numéro deux des Frères musulmans. Ce mouvement n'avait pas donné de consigne de vote, mais avait appelé à y participer. De son côté, les partisans de Moubarak se sont félicités des résultats obtenus. Dans une déclaration à la presse, Safaouat el-Chérif numéro deux du parti national démocrate a estimé que «le score est un record pour une élection multipartite», Mohamed Kamel, chef de campagne de Moubarak s?est, par ailleurs, félicité «du grand écart entre les scores du président et ceux de ces rivaux».