Le terme d'Accident vasculaire cérébral (AVC) est suffisamment chargé pour instiller un doute sur la capacité d'un chef de l'Exécutif de presque 73 ans à assumer ses fonctions. Mais le flou entretenu autour de l?hospitalisation de Chirac a eu pour effet d'aggraver le malaise. Si cet incident est effectivement mineur, on peut dire que la stratégie de communication adoptée par son entourage a été désastreuse. Selon Le Canard enchaîné, l?hebdomadaire satirique bien informé, Chirac a d'abord espéré pouvoir réintégrer l'Elysée après une simple consultation au Val-de-Grâce, ou un séjour de 24 heures. Comme l'affaire était plus sérieuse, il a fallu publier un communiqué. Mais seulement le samedi vers 13h. En termes laconiques, on parle de «petit accident vasculaire», en omettant soigneusement le terme «cérébro». Lequel apparaîtra brièvement dans un communiqué ultérieur, avant de disparaître à nouveau. S'agit-il du blocage ou de l'éclatement d'un petit vaisseau sanguin ? De nouveau, il faudra attendre mardi pour que soit mentionné un «hématome» ? il s'agissait donc d'une hémorragie. Bien entendu, tout le monde en France reconnaît le droit au secret médical. Mais s'agissant du chef de l'Etat, la question se pose de savoir s'il est en état de gouverner. Si l'incident est vraiment mineur, pourquoi les rares communiqués officiels sont-ils aussi peu explicites ? Contrairement à ce qui avait pu se passer, à l'époque, avec le «grand communicateur» américain Ronald Reagan, hospitalisé pour un début de cancer et qu'on avait vu alité à la télévision, aucune image de Chirac n'a été diffusée.