Constat n Les responsables du ministère de la Santé reconnaissent que la protection des travailleurs demeure insuffisante. La protection de la santé des travailleurs et la couverture de la médecine du travail restent insuffisantes, selon les responsables, malgré les efforts consentis par la tutelle en matière de contrôle et d?application de la législation et de la réglementation relatives à la médecine du travail. D?où la pertinence de ce séminaire national, organisé à Alger, visant «la restitution des informations émanant des services de la médecine du travail sur le plan du suivi médical des travailleurs», à travers une évaluation des activités des médecins du travail et du fonctionnement des services de médecine du travail. Ainsi, pour l?année 2004, les responsables du ministère de la Santé ont annoncé un taux de couverture globale des salariés par la médecine du travail estimé à 30% seulement. Selon le directeur des actions sanitaires spécifiques au ministère, la protection de la santé des travailleurs demeure «insuffisante». Tout en relevant que le dispositif réglementaire relatif à la médecine du travail restant en évolution et devant s?enrichir progressivement, le responsable a noté que «certains organismes employeurs n?appliquent pas» la réglementation relative à la médecine du travail et la protection de la santé de leurs travailleurs. Rappelons, à cet égard, que fin 2004, un certain nombre de nouveaux décrets ont été signés pour renforcer la protection des travailleurs, notamment contre les risques liés à l?utilisation des substances chimiques. Pour sa part, Mme Nacéra Madji, sous-directrice de la santé au travail au ministère de la Santé, évoquant les objectifs de la santé en milieu professionnel, souligne la nécessité de «protéger la santé des travailleurs contre les nuisances du milieu de travail, de promouvoir la santé et la sécurité au travail et de développer une approche pluridisciplinaire de la prévention des risques professionnels et la prévention». Par ailleurs, Mme Madji a indiqué que son ministère «envisage un programme d'action pour la période 2005/2009 en intégrant de nouveaux moyens», afin, dit-elle, «d'améliorer le taux de couverture sanitaire des travailleurs par les services de médecine du travail». Ce programme vise également, a-t-elle précisé, «à améliorer le taux de couverture sanitaire des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants de 50% à 100% et mettre en application le décret présidentiel du 11 avril 2005 relatif aux mesures de protection contre les rayonnement ionisants». Enfin, il est à noter que plusieurs responsables, spécialistes en médecine du travail et représentants de plusieurs secteurs concernés, participent à ce séminaire dont la première journée a été marquée par la présentation du bilan 2004 du ministère de la Santé sur les activités de la médecine du travail. l Quelque 725 cas de maladies professionnelles ont été enregistrés au niveau des services de la médecine du travail durant l'année 2004, selon le bilan du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, présenté, lundi, à Alger, lors d'un séminaire national d'évaluation des activités de la médecine du travail. Les maladies professionnelles les plus fréquemment déclarées sont notamment «les surdités professionnelles avec 145 cas, la tuberculose 91 cas et les hépatites virales 77 cas», selon les chiffres du ministère de la Santé. Le plus grand nombre de maladies professionnelles a été déclaré par la wilaya d'Alger avec 130 cas, suivie de la wilaya de Sétif 70 cas. Le nombre des Maladies à caractère professionnel (MCP) est de 790 cas notamment des troubles musculo-squelettiques, des allergies, des maladies infectieuses et les surdités.