Alger la Blanche, Wahrân el-Bahia (fi n?har oua llil zahia), Les sables d?or du Sahara paisible, Ch?taïbi, l?une des plus belles baies du monde, le Djurdjura majestueux, Annaba la Coquette, Sidi Bel Abbes le Petit Paris, Constantine la ville du savoir, Tlemcen ville d?art et d?histoire, les Aurès, contrée des hommes libres, El-Oued la ville aux mille coupoles. Les Algériens, peuple fier (Echha?bou el abi), la route Transsaharienne, la crevette royale, el-Hadj flène, l?Algérie pays des miracles, la terre à qui la travaille, l?homme qu?il faut à la place qu?il faut, pour une vie meilleure et ainsi de suite... La liste des appellations de ce genre dans notre pays est sans fin. Nous raffolons de tout ce qui ronfle et de tout ce qui pète (hachakoum), pourtant, Alger est très loin d?être blanche, Oran croule sous les détritus, le Sahara est devenu un dépotoir de sachets plastiques et un repaire de bandits de grands chemins, Ch?taïbi n?est plus une baie, le Djurdjura ne redeviendra majestueux que lorsque ses enfants recouvreront la liberté vraie, Annaba croule sous la laideur des nouveaux faubourgs, Sidi Bel Abbes est devenu un grand bouge, Constantine est une jungle de trabendistes incultes, Tlemcen cultive l?art des histoires du sérail, les Aurès ont oublié leurs ancêtres berbères qui dévalaient les montagnes sur leurs fougueux coursiers, El-Oued compte des dizaines de milliers de coupoles?en béton, les Algériens ne sont vraiment pas plus fiers que les autres, la route Trans-saharienne, s?arrêtant aux portes du désert, est truffée de nids-de-poules, la crevette royale est toute petite, Flène n?a de hadj que le nom, les ouvriers agricoles ne sont pas les propriétaires de la terre, on leur a menti, ils ne sont même pas assurés, personne n?est à sa place ou si rarement que ça en devient une exception, tout le monde s?agite pour régresser, aujourd?hui est pire qu?hier et meilleur que demain, en définitive, il n?y a qu?une chose qui soit vraiment vraie : l?Algérie est vraiment le pays des miracles, Vraiment.