De l'empire romain d'Orient à l'empire byzantin (IVe-VIe siècles) Pour comprendre ce passage, il faut avoir clairement l'idée de l'existence d'une continuité entre l'empire romain et le nouvel empire qui se constitue, héritage global à la fois économique, institutionnel et religieux, qui va se plier à une adaptation orientale. On va ainsi voir le poids des structures romaines, puis celle de la religion et enfin le renouveau hellénistique de l'empire. Le poids des structures romaines Ce poids s'est généralisé : l'empire se reconnaît en sa capitale, Constantinople, avec une administration très importante et un profil de l'élite et de l'idéologie de l'empereur romain. Un empire, une capitale Située sur le détroit du Bosphore, à l'origine colonie grecque, la ville est refondée par Constantin. Dès 330, elle veut se montrer comme une nouvelle Rome avec une administration centrale, un sénat et des officiers. Très vite, elle devient donc une capitale, demeurant au c?ur de l'empire jusqu'à la quatrième croisade qui verra sa chute. Elle passera de 100 000 habitants sous Constantin à 400 000 sous Justinien. Au Xe siècle, elle atteint même le million d'habitants. Dès ses débuts, elle devient le siège de la religion, abritant le plus important des patriarches (Il y en a un à Rome, Constantinople, Jérusalem, Alexandrie et Antioche). Le christianisme est alors une religion urbaine dès ses premiers pas. L'administration La nouvelle capitale est de plus un centre administratif de type romain : elle s'appuiera sur son sénat, établissant une distinction entre administration militaire et administration civile. Au Ve siècle, on compte déjà mille fonctionnaires. Cette administration fonde son contrôle du territoire sur la fiscalité. Cette dernière va demeurer jusqu'en 1453, date de la chute de Constantinople. Pièce maîtresse du contrôle de l'Etat sur le territoire, elle va fortement influencer le profil de la société byzantine. En Occident, plus on entre dans le Moyen-Age, plus la suprématie se fonde sur le contrôle d'offices et de terres. En Orient, les paysans seront toujours soumis à l'impôt de l'Etat et resteront libres de droit ; les aristocraties seront donc des aristocraties de fonctions, en liaison avec l'Etat. Les élites Ces élites, pendant les premiers siècles, sont de type romain, sénatorial et urbanisé. Le pouvoir impérial lui-même demeure romain, sans successions dynastiques avant les IXe-Xe siècles. L'idéologie de l'empire prolonge les racines romaines au travers de l'idée universaliste, idée qui perdure pendant plus de mille ans. D'où la volonté, au VIe siècle, de récupérer les anciennes terres impériales en Occident. Sur ces fondements va se greffer un renouveau urbain de la religion chrétienne. (à suivre...)