Rendez-vous n Le comité ministériel arabe, réuni hier soir à Djedda, a décidé d'envoyer en Irak le SG de la Ligue arabe pour préparer une conférence de réconciliation nationale parrainée par les pays arabes. M. Moussa doit aller en Irak,«aussi vite que possible» pour rencontrer diverses factions et «préparer une conférence de réconciliation nationale irakienne», a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne. Cette conférence se tiendrait sous les auspices de la Ligue arabe, a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion du comité à Djedda, qui a réuni l'Arabie saoudite, l'Algérie, l'Irak, le Koweït, la Jordanie, la Syrie, l'Egypte et Bahreïn. M. Moussa a confirmé ce départ, mais il n'a pas précisé s'il ferait le voyage avant le référendum du 15 octobre sur le projet de Constitution irakienne. Le prince Saoud Al-Fayçal avait ouvert, hier soir, la réunion en proposant que la Ligue arabe parraine une conférence qui aurait pour but de permettre «un large consensus national sur la Constitution et garantirait la participation de tous les groupes irakiens au processus politique». Le texte de la future Constitution permanente irakienne se heurte aux critiques des sunnites qui, après avoir majoritairement boycotté les élections de janvier, craignent de se voir marginalisés. Le chef de la diplomatie saoudienne a également déclaré que le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, se rendrait mercredi en Arabie saoudite pour des entretiens consacrés à la situation en Irak. Le ministre saoudien a annoncé cette visite, quelques jours après s'être publiquement inquiété des «ingérences» de Téhéran chez son voisin irakien. Ces déclarations reflétaient les inquiétudes de Riyad concernant les répercussions d'un éventuel conflit confessionnel entre chiites et sunnites en Irak sur sa propre minorité chiite, installée majoritairement dans les régions pétrolières du royaume. Réagissant à ces propos sur les «interventions» iraniennes en Irak, le ministre irakien de l'Intérieur, Bayane Baqer Solagh, a affirmé, hier, depuis Amman, que Bagdad n'avait pas de leçons à recevoir sur les droits de l'Homme et la démocratie d'un «bédouin sur son chameau». Mais le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a publiquement critiqué son collègue de l'Intérieur, jugeant ces déclarations «extrêmement regrettables» et rappelant que c'est son ministère qui est chargé d'«évoquer et (de) s'occuper des relations avec le monde extérieur». Selon des participants non irakiens à la réunion de Djedda, le ministre des Affaires étrangères irakien se serait excusé pour les propos tenus par son collègue.