Fléau n Le commerce informel persiste et signe. Il s?incruste et son essaimage demeure incontrôlable devant l?absence dénoncée de barrières. Récemment, une rixe a dégénéré à la rue Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonnier) se soldant par la mort de deux hommes qui se sont entretués pour des questions liées «au manque d?espace pour étaler la marchandise». «Voilà les conséquences du bricolage qui se fait en haut», regrettent les anciens marchands de légumes. Corrosifs, ils soulignent «l?irréversibilité» de cette tendance commerciale informelle. Le manque de volonté politique, favorisé par les pots-de-vin qui gangrènent l'économie tout entière, est l?explication défendue bec et ongles par nos interlocuteurs. Quant aux responsables, ils imputent insidieusement cette situation à l?économie de marché non modulée autorisant, selon eux, ce jeu malsain des prix. Sans protection, le consommateur finira alors par céder, la mort dans l'âme, devant cette confusion savamment entretenue. Mais, à bien scruter le marché, il s?avère que les prix, à la veille du ramadan, se trouvent relativement stables le produit étant disponible. Cette disponibilité peut, entre autres, s'expliquer par des habitudes alimentaires, désormais plus diversifiées, des Algériens. Des produits, telles la courgette et la tomate, sont, à titre illustratif, peu demandés avant le ramadan. D'où leur disponibilité au cours du mois durant lequel ils sont prisés. Les prix connaîtront, cependant, une légère hausse à la première semaine du mois en raison de l'accroissement de la demande avant de se stabiliser. Pour l'heure, les étals affichent 50 DA le kilogramme pour la courgette et la tomate, 70 dinars pour le piment vert. Les dattes, «la nouvelle», sont cédées à 240 DA le kilogramme, le citron à 200 DA. Il faut souligner que la disponibilité du produit a imprimé une tendance à la stabilité des prix sinon à leur baisse, même durant le ramadan, et ce, malgré le comportement spéculatif décrié du mandataire, détenteur premier de la marchandise. Dépeint comme un artisan malhonnête de ce jeu des prix, il est la cause de «la deuxième et de la troisième mains». L?absence de contrôle permet même à l?agriculteur de vendre sa récolte directement sans passer par un mandataire. «Les contrôleurs sont facilement soudoyés», observe virulente notre source. En fin connaisseur, elle ajoute que l?absence d?organisation et d?éclairage dans les marchés de gros, l?insalubrité criante, le revêtement des espaces de goudron, sont autant de facteurs qui influent, par ailleurs, sur la balance des prix.