Ampleur n Du simple délit d?infraction, la contrefaçon évolue vers des réseaux de criminalité bien ancrés et structurés dans tous les pays du monde. L?Algérie subit ce fléau qui touche pratiquement tous les secteurs. L?agroalimentaire, les pièces de rechange, les cosmétiques et l?informatique en constituent le terrain privilégié. Mais le degré de nuisance a atteint son comble avec le piratage des marques étrangères et nationales avec des imitations frauduleuses des logos des propriétaires. Si les propriétaires des multinationales ont de solides couvertures juridiques et financières, les marques algériennes demeurent vulnérables même si les textes juridiques leur offrent un appui en matière de prévention et de dissuasion en cas d?infraction. A ce stade, faut-il relever les dommages financiers et les pertes d?emplois que subissent certaines entreprises algériennes opérant dans certains secteurs-clés de l?économie nationale. Mieux encore, un opérateur dans la production des seringues a constaté, preuves à l?appui, qu?une fraude généralisée s?est emparée de son produit. L?inconvénient dans cette affaire c?est que la justice n?a pas encore tranché en faveur de cet opérateur en raison de lenteurs bureaucratiques. Et l?on connaît les répercussions négatives sur les malades si ces seringues ont été cédées aux hôpitaux. Certains médicaments n?ont pas été épargnés. Saïdal et d?autres entreprises privées ont alerté tout récemment les autorités sur la présence de lots de Paracétamol qui ne présentent pas les paramètres et les indications standard connus. C?est assurément un enjeu de santé publique qui est attaqué par les faussaires de tous bords. Par ailleurs, il a été clairement établi une jonction entre la contrefaçon et le terrorisme. Le crime organisé profite d?un large éventail de réseaux bien puissants pour redoubler de férocité. Les experts internationaux sont unanimes là-dessus. Ces cartels de l?ombre ne cèdent pas aussi facilement et se redéploient au gré des conjonctures pour opérer avec virulence. Les législations et les moyens logistiques pour lutter contre ce fléau devraient être adaptés rapidement. La coopération entre Etats est donc cruciale, ne serait-ce que pour le renforcement des méthodes et des informations sur les réseaux de contrefaçon. L?Algérie, qui a ratifié l?ensemble des conventions internationales sur la falsification et la contrefaçon, n?a pas cessé d?appeler à renforcer les liens avec les pays de la rive nord méditerranéenne. Du reste, tout le monde est concerné par ce fléau.