Résumé de la 6e partie n Tahar révèle à sa mère que durant toutes ces années où il était absent, il se trouvait à l?étranger? S?il ne le lui a pas dit, c?était pour ne pas lui causer du souci. Si pour la mère, le retour de Tahar est un grand bonheur, pour les habitants du village, c?est la surprise. Le petit orphelin ou, comme on l?appelait, Job, par référence au personnage coranique frappé par le plus grand dénuement, était toutes ces années à l?étranger? Le bruit court qu?il s?est enrichi, certains disent même qu?il s?est marié et qu?il est juste revenu voir sa vieille mère avant de retourner vivre à l?étranger. On s?étonne quand même, juste quelques jours après son retour, de le voir s?occuper du champ que lui a laissé son père : il le fait nettoyer, puis fait venir des hommes pour le mesurer. Peut-être qu?il a l?intention de le vendre, avant de partir? Encore quelques jours et on voit des camions apporter, sur le terrain en question des matériaux de construction. Tahar va construire ! Il ne s?est donc pas installé définitivement à l?étranger, il va revenir? Cependant, alors que la construction commence à monter, il retourne à l?étranger. Il va rester absent quelques mois, puis il revient avec une belle voiture et une dizaine de coffres. «Il a fait un déménagement, il rentre définitivement !» Encore quelques mois et une belle maison se dresse sur l?ancien terrain, non pas une de ces bâtisses affreuses qui ressemblent à des casernes mais une maison de maître, avec des tours et une jolie toiture. Et l?ancienne maison qui tombe presque en ruines ? Va-t-il la démolir pour dégager le terrain ? Tahar a décidé de la garder. «Elle restera, a-t-il dit à sa mère, le témoin de la misère que nous avons vécue !» A l?occasion du déménagement dans la nouvelle maison, on organise une réception pour les voisins. La mère de Tahar est au comble du bonheur. ? Maintenant, dit-elle, je peux mourir heureuse, mon fils a réussi dans la vie ! ? Tu vas le marier sans doute ? lui demande-t-on. ? Oui, dit-elle. De mauvais souvenir lui traversent l?esprit. Elle regarde la femme qui lui a, jadis, refusé la main de sa fille, parce que Tahar est pauvre. ? J?espère que cette fois-ci, on ne rejettera pas sa demande. ? Oh, non ! dit une femme qui a des filles à marier. Qui refuserait d?accorder la main de sa fille à un garçon honnête et travailleur ? ? Et riche ? dit la mère. ? Et riche ! dit la femme sans hésiter. ? Eh bien non, dit la mère, la richesse ne vaut rien devant le courage des hommes ! Corée, Qaroun, était riche, mais à quoi lui a servi sa richesse ? Job, Youb, lui, a été éprouvé par Dieu, il a tout perdu, mais comme il s?est montré patient, Dieu l?a comblé ! Tahar choisira la femme qu?il voudra, et, croyez-moi, il ne retiendra pas comme critère la richesse? Aujourd?hui encore, les deux maisons, la vieille masure et l?opulente se dressent, l?une en face de l?autre, véritables symboles de la souffrance et de la réussite, du désespoir et du courage.