Résumé de la 2e partie n Tahar est si pauvre qu?à deux reprises, on lui refuse la main de filles que sa mère demande pour lui. L?idée de partir ne le quitte plus. Il n?a jamais quitté sa région natale et les seules villes qu?il connaisse sont, en fait, de gros bourgs où il se rend pour le marché. Mais il croit que la grande ville lui offrira plus de perspectives, un travail rémunérateur? ? Je reviendrai te voir très souvent, dit-il à sa mère. ? Il suffira, gémit la pauvre femme, qu?une femme mette le grappin sur toi pour que tu m?oublies ! ? Je ne t?oublierai jamais ! ? Non, non, je ne veux pas que tu partes ! Il ne part pas, mais il ne renonce pas à son projet. Il devient triste et, rongé par le souci, il maigrit. Sa mère s?inquiète et lui demande ce qu?il a. ? Rien, dit-il. ? Tu es tout le temps pensif ! Dis-moi ce qui te préoccupe ! ? Je voudrai partir, dit-il. Elle résiste encore quelques temps, puis elle finit par céder. ? Tu peux partir, lui dit-elle. Il est si surpris qu?il en perd la parole. ? Va mon fils, dit la mère, va tenter ta chance ailleurs, peut-être que dans la grande ville, tu réussiras mieux qu?ici ! ? Je réussirai, dit-il, mais toi, pourras-tu t?en sortir ? ? Ne t?inquiète pas pour moi, je saurai me débrouiller. ? Je t?enverrai tout ce que je gagnerai ! ? Je n?en prélèverai que ce qui me sera nécessaire pour vivre. Le reste, je te le garderai ! Elle ajoute en souriant : peut-être que tu achèteras une maison et que je te rejoindrai dans la ville. ? Incha?Allah, dit Tahar. Quelques jours après, il quitte le village. La grande ville n?est pas comme il se l?imaginait : les choses ne sont pas du tout faciles et, là aussi, il faut se battre pour se faire une place, travailler. Mais là, au moins, les opportunités de trouver du travail sont plus grandes. Comme chez lui, il devra, dans un premier temps se contenter d?expédients, puis il trouve un travail fixe. Il envoie presque tout ce qu?il gagne à sa mère, ne gardant pour lui que le strict nécessaire. Bien qu?il n?ait pas beaucoup de temps, il suit des cours d?alphabétisation et commence à lire et à écrire. Au bout de quelques mois, il fait le bilan : c?est à peine s?il a gagné un peu plus que ce qu?il gagnait au village. Tous les efforts qu?il a faits n?ont pas servi à grand-chose. S?il veut réussir, il doit aller plus loin que la grande ville? Un beau matin, il retourne au village. Sa mère est au comble de la joie, mais il lui explique qu?il est juste venu la voir et qu?il doit repartir bientôt. Dans une autre ville où, lui a-t-on dit, on gagne mieux sa vie. (à suivre...)