Patrimoine n Actuellement en phase de restauration, il sera réceptionné et transformé en musée ethnique courant 2007. Le mérite de la construction de ce chef-d??uvre, témoin séculaire d?un passé glorieux de la ville, revient à Hadj Ahmed, dernier des beys qui se sont succédé sur la province de l'Est qu'on appelait naguère «beylicat de l'Est» dont Constantine était la capitale. La conception et la réalisation de ce somptueux palais, érigé en 1828 sur l'emplacement d'un ancien magasin des armées turques et inauguré en 1835, a été rendu possible grâce à la combinaison originale des éléments de décor et des matières nobles de la construction dont certaines auraient été importées d'Italie. Cette ?uvre d'art renferme, selon Nouar Sahli, ancien directeur de la circonscription archéologique de Constantine et président de l'association les Amis du palais du bey, trois corps de logis principaux à un étage, séparés par deux magnifiques jardins, un grand, qui s'appelait le jardin des Palmiers, où le bey élevait des gazelles, des paons et même, selon des historiens, certains animaux sauvages, tandis que l'autre jardin plus petit, celui des Orangers, se distinguait par un petit bassin où les femmes du bey venaient se laver et se détendre. Cette féerie découlait de la multiplicité des ambiances et des éléments du décor très riches et variés, réunis en une symbiose quasi parfaite : marbres savamment sculptés, peintures murales aux couleurs vives et expressives, boiseries d?art pour les portes et parapets, originalité des murs et des plafonds, céramique de couleur embellissant la splendeur du jardin. Le palais, source d?inspiration de poètes et d?hommes de lettres ? certains n?hésiteront pas à qualifier d??uvre digne des Contes des Mille et une nuits ? a été, dès 1934, classé monument historique. A son achèvement, en 1835, il comptait une quarantaine d?appartements que l?armée coloniale a modifiés et transformés au mépris de l?art et de l?histoire, et ce, au lendemain de la chute de Constantine, le 13 octobre 1837, en 300 pièces ou chambres hétéroclites qui ont altéré, voire rompu l?harmonie de l??uvre, afin d?y installer son autorité militaire et en faire le siège de son quartier général, jusqu?à son départ, en juillet 1962.