Résumé de la 2e partie n Vivien s?est vite rendu compte que Franck est devenu méchant. Pis, ce matin, elle constate effrayée, que son mari est déjà debout, habillé et prêt à sortir? Il n?a fait aucun bruit, donnant ainsi des sueurs froides à Vivien. La jeune femme entend un bruit de bottes dans la maison : Franck est de retour. Il entre dans la chambre. Instinctivement, Vivien a un mouvement de recul. Sans qu'elle puisse expliquer pourquoi, elle a la sensation d'un danger... Ce sont peut-être les deux sacs de grosse toile que Franck tient dans chaque main ou plutôt son sourire, un sourire comme elle ne lui en a jamais vu... Vivien lance un cri strident : les deux sacs bougent ! «Qu'est-ce qu'il y a là-dedans ?» Franck Alloway ne répond pas... Posément, sans faire attention à elle, comme si elle n'était pas là, il va ouvrir la porte vitrée du balcon. Vivien, qui reste comme pétrifiée, le voit s'accroupir et se relever. Il referme la fenêtre et s'approche d'elle. L'un de ses deux sacs est maintenant tout plat : il est vide. L'autre est secoué de soubresauts frénétiques. «Viens voir...» La jeune femme est incapable de bouger ni de prononcer une parole. Franck jette le sac vide et la prend par la main tandis que son sourire s'accentue. «Viens voir à la fenêtre le joli spectacle.» Comme un automate, Vivien suit son mari. Il écarte les rideaux. Elle baisse les yeux... L'horreur est trop grande pour qu'elle puisse crier : là, sur le balcon, il y a un rat énorme, gros comme un chat, au museau pointu, aux yeux rouges et à la queue interminable. Après être resté un moment immobile, furieux sans doute de sa captivité dans le sac et de se retrouver dans cet endroit inhospitalier, il se met à faire des bonds en direction de la fenêtre. Vivien recule précipitamment et se heurte à Franck, ou plutôt à l'autre sac qu'il tient à la main et dans lequel gigote une deuxième chose innommable. Franck parle d'une voix très douce : «C'est le même ! Exactement le même...» Sans réfléchir, Vivien se rue vers la porte. Mais son mari a été plus rapide qu'elle. En un bond, il y est arrivé le premier, a ouvert, puis refermé. Il lui parIe depuis le boudoir. «Voilà ! J'ai libéré son petit camarade... Oh, dis donc, il est encore plus gros que l'autre ! Et il a l'air drôlement méchant, celui-là ! Tu devrais venir voir !... Non, tu ne veux vraiment pas venir voir ?» Dans sa chambre, Vivien s'est mise à sangloter. «Franck, pourquoi ? ? Mais pour te punir, ma chérie... Ah, tu m?as trompé avec le laveur de carreaux et avec d'autres, avec tous les autres ! Maintenant, tu vas payer !» Vivien entend un vacarme épouvantable de l'autre côté de la porte. «Franck, qu'est-ce que tu fais ? ? Je déménage, ma chérie. J'enlève de la pièce tout ce que le rat pourrait manger. D'ici deux ou trois jours, il deviendra un vrai fauve. Un rat qui meurt de faim, tu ne peux pas savoir ce que c'est !» Vivien sanglote... La voix de plus en plus démente de Franck poursuit : «Il paraît qu'ils attaquent aux yeux et qu'ils grignotent jusqu'à la cervelle... Qu'est-ce que tu en penses ? C'est une mort intéressante pour une femme qui a peur des petites souris ! Note bien que, dans une semaine, tes deux gardiens seront morts de faim. Tu as la solution d'attendre jusque-là... Seulement, toi aussi, tu vas avoir faim et soif. Il n'y a rien à manger ni à boire dans la chambre. J'ai vérifié... La mort de faim et de soif ou les rats, choisis ! Adieu, chérie, et bonnes vacances !» Vivien Alloway sanglote toujours, effondrée sur le soI. «Franck, je t'en supplie !» Mais Franck ne répond pas... Elle entend son pas pesant descendre les escaliers, traverser la maison, et le bruit de la voiture qui démarre. Puis c'est le silence... ou plutôt non : de temps en temps, il y a un petit craquement à la fenêtre du balcon ou à la porte du boudoir. (à suivre...)