Résumé de la 3e partie n Les vacances ne sont qu?un subterfuge qui permet à Franck d?exécuter son plan, une vengeance sauvage. Sachant que Vivien en a peur, il amène deux gros rats qu?il lâche dans la maison. Puis il part, laissant sa femme terrorisée, enfermée avec ces terribles rongeurs. Vingt-quatre heures s'écoulent. Pour la centième, la millième fois, Vivien Alloway appelle, dans sa chambre à coucher où elle est prisonnière entre les deux rats, mais personne ne répond et personne ne répondra jamais. Cette maison est trop isolée. Franck avait soigneusement préparé son coup. C'est un crime prémédité et le plus horrible qu'on pouvait imaginer. Franck est fou, bien sûr. Une maladie que tout le monde ignorait a suivi son chemin souterrain et inéluctable jusqu'à ce dernier accès meurtrier. Elle ne lui en veut pas, mais qu'est-ce que cela change ? Depuis vingt-quatre heures, Vivien Alloway reste figée au même endroit sur son lit. Elle sait bien qu'elle a tort, qu'elle devrait sortir tout de suite. Le rat dans le boudoir ne lui ferait pas de maI. C'est après, lorsqu'il sera suffisamment affamé, qu'il deviendra réellement dangereux. C'est logique, c'est évident, mais c'est au-dessus de ses forces. Réunissant tout son courage, elle a ouvert la porte peu après le départ de Franck. Elle a vu la forme noire se précipiter et elle a refermé. Maintenant, elle ne pourra plus jamais ouvrir. Toute la journée s'écoule. La nuit vient. Le remue-ménage derrière les deux issues de la pièce se fait plus intense : les rats ont faim... Et c'est alors que Vivien entend un bruit nouveau, qui vient de beaucoup plus loin, du rez-de-chaussée, dirait-on... Prise d'un espoir insensé, elle appelle : «Franck ! C'est toi ?» Aussitôt, le bruit cesse... Vivien l'a nettement perçu, malgré la sarabande des rats qui se poursuit. Alors elle comprend ! Ce sont des voleurs. lI croyaient la maison vide et ils viennent d'entendre son cri... Mais si c'est cela, ils vont s'enfuir ! Elle entend des pas précipités dehors. Non, ce serait trop affreux ! Elle prend le premier objet qu'elle a sous la main et brise la vitre à hauteur de son visage ; suffisamment haut pour que le rat du balcon ne puisse pas sauter par l'ouverture. Elle crie de toutes ses forces : «Sauvez-moi ! Vous n?avez rien à craindre, je suis seule !» Dehors, c'est le noir complet. Elle ne voit pas ce qui se passe. Mais elle entend que les pas ont cessé. Alors, en phrases hachées, elle raconte tout : la folie de Franck, les rats. ll y a un moment de silence interminable et une voix anonyme en bas. «D'accord. On vous envoie les flics.» Arrivant en pleine nuit, les policiers de Canyon City ont réussi, non sans maI, à abattre les deux rongeurs. Vivien n'a jamais su le nom des cambrioleurs providentiels auxquels elle devait la vie. Quant à Franck Alloway, il était déjà mort lorsqu'elle a été sauvée. Rentré d'une seule traite chez eux, à Chicago, il s'était pendu dans la salle de bains. Une autopsie, pratiquée plus tard, a révélé une ancienne syphilis mal soignée, qui était parvenue au dernier stade. Vivien Alloway s'est remise peu à peu de son épouvantable choc. Mais les médecins ne lui ont pas caché que ses nerfs avaient été gravement ébranlés. ll fallait à tout prix qu'elle ne rencontre plus jamais de sa vie le moindre rat, la moindre souris. Elle a donc vécu, à partir de là, dans des locaux aseptisés, avec des kilos de mort-aux-rats sur le sol. Pour elle, le cauchemar continuait... ll continuera toujours.