Traditions n C?est pendant ce mois sacré que les us et coutumes transparaissent dans les faits et gestes de tous les jours. «A 130 mètres d'altitude, dominant la vallée du Mazafran et la plaine de la Mitidja, à près de 45 km à l'ouest d'Alger, Koléa, la ville des jasmins, beauté des jasmins de Koléa, roses de jardin de Blida», a écrit Mohammed Dib. Orthographiée à l'époque coloniale Coléa, Koléah ou Coléah, la ville attirait les hommes de culture. Elle a été rayée de la carte en 1825 par un fort tremblement de terre et rebâtie quelques années plus tard. Vu sa hauteur, on dit que l'origine de son nom est el-kalaâ (petit fort). Koléa a une vocation artisanale. A citer les petits métiers des femmes koléaciennes au foyer : broderie (fetla, s'radja), crochet, tricot (m'chakel) et vannerie (transformation de l'osier). Les Koléaciens tiennent toujours à leurs coutumes pendant le neuvième mois de l'année hégirienne : ramadan. Des traditions limitées désormais à quelques familles natives de Koléa. Ce mois saint de jeûne ne peut passer inaperçu chez les Ouled Ben Allal (saint homme). Il est de coutume de préparer des mets spécifiques à cet invité de marque. Ainsi, la Koléacienne prépare à la main, du bout des doigts, la m'katfa (vermicelle), la makarna ou m'krina (pâtes rissolées) ou les confitures de nèfles et d'oranges (vu la vocation de la région). Les gens aisés avaient l'habitude d'égorger un cabri de quelques mois pour le mois de ramadan, raconte-t-on. Les veillées sont des occasions de rencontres et de divertissement. Mais «nos traditions commencent à disparaître» se désole el-hadja Cherifa. Heureusement, de temps à autre, des soirées musicales andalouses et chaâbies sont organisées après les tarawih. Elles sont animées par El-Gharnatia, El-Bachtarzia ou Cherif Saoudi, le jeune et talentueux chanteur chaâbi. Parfois, des pièces théâtrales sont données par le Mouvement théâtral de Koléa (MTK), une bouffée d'oxygène après une dure journée de jeûne et de travail.