“Alger où est ta blancheur ?” C'est avec ce titre très significatif que la revue bimestrielle Amenhis ouvre son dernier numéro (23) de juin-juillet, consacrant ainsi plus d'une quinzaine de pages à la capitale et ciblant d'emblée ce que l'auteur du dossier, M'hamed Sahraoui, appelle “l'éclat d'antan” d'Alger. Sahraoui se demande que se qui reste à présent de la blancheur de cette ville “connue pour ses senteurs de jasmin, son ciel d'un bleu intense, bercée par les vagues de la grande bleue…” Alors tout ou presque tout est passé au crible, où transparaît souvent la griffe du spécialiste qui note, par exemple, que “devant la détérioration progressive du cadre de vie, l'asphyxie du tissu urbain et l'émergence d'une architecture sans architecte dans le paysage urbain, on ne peut faire l'économie d'une intervention de reconfiguration du paysage national, rural et balnéaire” ; l'auteur ayant pris le soin de préciser auparavant que le drame est que cette situation n'est pas propre à la capitale, qui a également gangrené l'intérieur du pays. Regrettant qu'à cause de l'absence d'infrastructures de loisirs, d'espaces verts, de lieux de rencontres et d'aires de jeux, d'infrastructures sportives et culturelles, ou à tout le moins de leur insuffisance manifeste, les week-ends à Alger commencent de plus en plus “à ressembler à des punitions collectives”, le fondateur et directeur de la revue Amenhis déplore, par ailleurs, que certains promoteurs privés n'aient fait preuve “d'aucune imagination, se contentant de reproduire à l'envi des ensembles surannés, conçus en fonction d'un seul objectif : le logement du plus grand nombre au moindre coût”. L'auteur donne en conclusion son avis en sa qualité d'urbaniste et d'architecte promoteur. “Alger est une ville si belle qu'elle devrait avec sa baie unique au monde redevenir le joyau de la Méditerranée”, écrit-il notamment, en expliquant que cela est possible. À côté d'autres sujets, l'on notera aussi que Amenhis s'est intéressé dans ce numéro au parc national de Chréa, dont moult détails quasiment inédits sont fournis de même que de superbes photos de cette station qui domine la plaine de la Mitidja à 1 550 mètres d'altitude, et au-dessus de Blida, ainsi qu'à Constantine, l'antique Cirta étant dépeinte sous toutes ses coutures, avec des images saisissantes de beauté. Comme elle fait habituellement, la revue inclut de nouveaux plans de maisons individuelles signés M'hamed Sahraoui. e. m.