Après les émeutes, les autorités ont érigé, à 23 h, des ralentisseurs. Faut-il vivre en direct une mort de femme atrocement percutée par une voiture pour qu?on daigne enfin aménager des ralentisseurs utiles à bien des égards ? Hier dans la localité d?El-Achour, au niveau de la RN 36 qui relie Oueld Fayet à Baba Hassan, une femme âgée de 52 ans, veuve et mère de cinq enfants, a été percutée de plein fouet et projetée contre une maison par un automobiliste qui roulait à vive allure dans une zone où, justement, la population exigeait ces très utiles ralentisseurs depuis longtemps. C?était l?accident de trop. En l?espace de quelques minutes seulement, et pour faire entendre leur voix, jeunes et personnes âgées de la petite localité dite Maison- Blanche avaient bloqué la route avec des troncs d?arbre, des pierres et des pneus incendiés. L?émeute était devenue l?ultime recours aux yeux de ces gens qui disent avoir marre «de compter les morts» et qui n?exigent pourtant rien d?autre que des ralentisseurs ou des passerelles pour épargner des vies humaines. «Dans chaque famille, il y a eu des morts du fait des accidents de la route. Nous demandons uniquement des ralentisseurs ou bien des passerelles. Est-ce trop ?», s?indignait un père de famille, ballotté à chaque fois entre l?APC d?El-Achour et celle de Ouled-Fayet quand il va plaider la cause de tout un quartier. Il aura fallu donc cette énième mort «stupide» pour que les autorités sortent de leur léthargie coupable et construire ces ralentisseurs tant réclamés. Hier, à la Maison-Blanche, les agents de l?APC, selon un commandant de la gendarmerie, ont veillé jusqu?à 23 h pour ériger un ralentisseur. Des «heures supplémentaires» qui viennent très en retard, car le mal a été déjà fait.