Etonnement n «Je ne sais pas comment réfléchissent ces responsables qui logent à la même enseigne aussi bien les cybercafés que les cabarets et les vidéothèques ? Si cette mesure avait été appliquée, beaucoup de jeunes auraient versé dans la débauche et autres fléaux sociaux.» C'est ce qu'a déclaré Mohamed-Riadh propriétaire du cyber Easy net, sis à la rue Ghara-Djebilet près de la Fac centrale. Il qualifie les initiateurs dudit décret d?«ennemis de la technologie et du progrès». Ce dernier ferme, d?ailleurs, avant minuit car sa clientèle est composée d' étudiants et d?enseignants universitaires qui ne peuvent veiller qu?en périodes de vacances ou les week-ends. «Même en ces moments, je ne peux pas leur permettre de naviguer après minuit pour éviter les agressions. En contrepartie, je procède à la réduction des tarifs pour ceux qui préparent leurs thèses de fin d?études», a-t-il indiqué ajoutant que durant le ramadan, les portes du cyber étaient ouvertes jusqu?à l?aube avec des tarifs promotionnels pour inciter les internautes à s?y rendre. Pour Sofiane, propriétaire des trois cybers Orange 1, 2 et 3, sis à la rue Hassiba-Ben- Bouali, la décision était un acte irréfléchi et même inconcevable. «ça ne me dérange pas de fermer à minuit, mais j?ai des clients qui préfèrent naviguer la nuit. Certains ont même décidé d?organiser une protestation en cas d?application du décret en question», a-t-il affirmé et d?ajouter : «J?ai pris la décision de ne plus permettre aux adolescents et aux femmes non accompagnés de rester au-delà de minuit avant même l?annonce de ladite mesure d?Ouyahia. J?ai donné des instructions aux employés dans ce sens, car je ne veux pas faire de mes cybers des dortoirs ou des lieux de débauche.» D?autres gérants de cybercafés n?ont même pas entendu parler d?une mesure pareille. C?est le cas de Samir, gérant du cyber C5 sis au boulevard Mohammed-V. «Croyez-moi, je n?étais pas au courant qu?une telle mesure était sur le point d?être appliquée durant l?été. Je lis rarement les journaux et je ne regarde plus le Journal télévisé. Si le décret dont vous parlez avait été appliqué, cela aurait été l?asphyxie?», a-t-il affirmé. Idem pour Mohamed T., propriétaire d?un cyber à El-Biar, qui ignore également la décision du gouvernement portant sur l?interdiction de travailler après minuit. Il a indiqué toutefois qu?il n?aurait pas respecté cette mesure, heureusement, annulée par ses initiateurs. Les cybers se trouvant à l?intérieur des immeubles ne restent, évidemment, pas ouverts après minuit pour éviter le tapage nocturne.