Calculs La classe politique n?a pas chômé jeudi. Le FFS, le RCD, Ennahda et Belkhadem ont eu d?intenses activités. Jeudi dernier aura été l?occasion pour le RCD et le FFS de reconquérir un terrain perdu depuis longtemps au profit des aârchs. Le parti d?Aït Ahmed a réitéré jeudi, lors de son conseil national, sa revendication d?une «assemblée constituante à même de consacrer la rupture avec les faux-semblants et les faux-fuyants». Pour les intervenants, il s?agit d?un préalable pour une sortie de crise. Cette assemblée devra définir les équilibres constitutionnels des institutions et assurer un socle constitutionnel des libertés, des droits de l?homme et du pluralisme politique. En évoquant la nécessité de «mettre un terme à la recherche maladive des hommes présidentiables», le FFS a évoqué à demi-mots sa volonté d?aller vers le boycott du scrutin. Un boycott qui s?inscrit en droite ligne avec la stratégie ficelée depuis presque une décade. Dans la même journée, le RCD du docteur Sadi a réinvesti le terrain à l?occasion de la convention régionale du parti dans les wilayas du centre. Sadi a d?emblée mis à profit la gestion catastrophique de l?après-séisme pour tirer à boulets rouges sur le système, avant d?énumérer une panoplie de griefs sans omettre de qualifier la nomination de Belkhadem à la tête du mouvement de redressement du FLN de «coup d?Etat blanc». Le président du RCD a, en outre, longuement disséqué la crise que vit actuellement la Kabylie, un fief que l?interlocuteur qualifie de «chaudron qui subit un essoufflement, aggravé par l?absence de perspectives». Sans Adami, ni Derbal, le mouvement Ennahda entame, quant à lui, déjà sa mue dans une insoutenable guerre de coulisses, à l?approche d?une échéance électorale autour de laquelle le mouvement compte tirer quelques dividendes pour se repositionner, par la suite, sur l?échiquier politique aux côtés des deux autres mastodontes de la mouvance islamiste, le MSP et El-Islah. Au sein de cette formation politique, on ne parlera désormais plus de président mais de secrétaire général. Changement de cap qui prend tout de suite l?allure d?une énigme tant aucune explication quant à cette reconversion n?a été apportée pour le moment. L?élection du SG est prévue au plus tard dans quinze jours ; c?est ce qui a été décidé, jeudi, lors du troisième congrès du parti tenu au complexe Matarès de Tipasa en présence de plus de 750 congressistes représentant plus de 40 wilayas. L?absence des deux hommes forts d?Ennahda laisse présager qu?au sein de ce parti les choses ne seront jamais comme avant, même si quelques membres du majliss echoura estiment que l?absence de Adami, en voyage à l?étranger, répond aux impératifs d?un calendrier chargé et que Derbal devait suivre une opération chirurgicale à la rétine. des observateurs avisés préfèrent plutôt évoquer une sorte de «coup d?Etat scientifique» opéré par l?aile présidée par Fateh Rebaii. Ce dernier, en parlant ouvertement de nouvelle relance du parti, a laissé transparaître là un indice de taille au sujet du renouveau qui s?inscrit en droite ligne avec les élections d?avril 2004. Dans ce bouillonnement partisan, jeudi a été aussi une aubaine pour Belkhadem, fraîchement intronisé dans son nouveau rôle de «redresseur» appelant à la «réunification des rangs du FLN» et à l?urgence de la tenue d?«un congrès extraordinaire qui permettra au parti de laver son linge sale». Autrement dit, l?actuel chef de la diplomatie entend mener une énième tentative pour déstabiliser le camp Benflis qui, faut-il le rappeler, préfère choisir le wait and see pour bien se repositionner, comme en témoigne l?attitude de ses hommes siégeant à l?APN.