Quelle analyse faites-vous de la scène politique locale ? Pensez-vous que sa reconfiguration est possible ? ? FLN : En fournissant 67 listes de candidats pour les 67 communes, le FLN a démontré qu'il demeure le plus proche du citoyen. Nous avons démontré que cette région n'est le monopole de personne. C'est ici que le FLN est né et la plupart de nos héros sont natifs de cette région. Notre programme économique et social saura ouvrir cette région, la libérer du monopole exercé sur elle, la faire sortir de son isolement et nous continuerons de militer pour que la population ne soit plus prise en otage. ? RND : La reconfiguration de la scène politique locale se fera avec les résultats que concrétiseront les élus. Si tel ou tel parti a la confiance de la population et arrive à réaliser son programme, il prendra la place qui lui est dévolue sur la scène politique locale, s'il y a eu des partis qui ont fait en sorte qu'il y ait une prédominance de leurs activités, les résultats sont constatés. Le quotidien des citoyens n'est pas agréable, il y a un marasme et un malaise. Si tel ou tel parti politique se distingue en ce laps de temps de 18 mois, il aura la confiance de la population pour 2007 et c'est à ce moment-là qu'on pourra parler d'une reconfiguration de la scène politique au niveau de cette région. Certains partis vont évaluer, démontrer leurs capacités et nous espérons être parmi les leaders. ? RCD : Les citoyens de Kabylie ont une histoire, un combat et de l'intelligence. La déferlante financière du pouvoir central pour engraisser et structurer la délinquance et les vendus ne changera pas fondamentalement la carte politique de la région, n'en déplaise au RND, FLN et toute sa clientèle. Le FLN et le RND ne régleront pas leurs comptes en Kabylie. Le RCD sortira, et c'est normal, vainqueur de ces élections. Quelques pronostics donnent le FLN en progression, mais, pour notre part, nous attendons, en 2e position, le FFS, parce que, bon gré, mal gré, tôt ou tard, le RCD et le FFS trouveront un terrain d'entente malgré les nombreuses embûches et la volonté du DRS de torpiller un rapprochement des démocrates. ? FFS : Il est vrai que la scène politique s'est animée, ces derniers jours, après un moment de flottement dû principalement à l'arrivée de l'Aïd. Aujourd'hui, nous constatons que certains partis ont mis en branle la «machine infernale» faite de corruption, de soudoiement et de divers artifices pour décider la population à voter pour eux. Mais peine perdue, la population n'est pas dupe. Pour nous au FFS, les militants, les candidats et les cadres ne se départissent pas de leur sérénité. Nous partons à la rencontre de la population dont nous ne nous sommes jamais éloignés du reste. Nos discours comportent plusieurs volets (politique, économique, social, jeunesse, gestion) et nous avons banni le mensonge, l'invective et l'irrespect. Nous enregistrons une grande écoute de la population et ces élections viennent à point nommé recentrer les débats et surtout dire des vérités. Présentement, le pouvoir tente de réaliser une reconfiguration de la scène politique au niveau de la Kabylie, mais aussi au niveau national pour faire revenir l'Algérie aux années de plomb (1962-1990). Tous les éléments qui forment le soubassement de la dictature sont apparus (discrédit des partis politiques, démantèlement du politique, promotion des fléaux sociaux, musellement de la presse, étouffement des syndicats préparatifs à l'amendement de la loi suprême?) auxquels il faut ajouter la corruption à grande échelle, la pollution de la société et le parasitage du champ politique. Pour nous, il s'agit de faire barrage à cette tentative de retour au stalinisme et au fascisme.