Fin n Après 19 jours d'intenses activités politiques, la campagne électorale vit, ce lundi, ses dernières heures. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, concernée par le renouvellement total de ses Assemblées locales, l?ensemble des candidats en lice, indépendants et représentants de partis politiques, a sillonné pratiquement toutes les communes et tous les villages. Rien n?a été laissé au hasard, l?enjeu étant de taille puisqu?«une reconfiguration de la carte politique locale est possible à l?occasion de ce scrutin», comme l?ont laissé entendre les participants. Si pour le FFS et le RCD jusque-là implantés dans la région, l?enjeu est de se maintenir en place en se partageant encore une fois les APC de Kabylie, pour le FLN et le RND, il s?agit d?une occasion «inespérée» de se placer en conquérants dans la région. Aussi, le FLN comme le RND et même le MSP n?ont pas lésiné sur les moyens et ont sorti leur grosse artillerie pour mener une campagne et convaincre les électeurs de choisir leurs candidats. C?est ainsi qu?un grand nombre des membres du gouvernement ont été mis à contribution. Les partis membres de l?alliance présidentielle ont, en effet, fait appel à leurs ministres qui ont animé des meetings de proximité à travers les villages les plus reculés de Kabylie. Tour à tour, MM. Djamal Ould Abbas, Amar Tou, El-Hadi Khaldi, Tayeb Louh? du FLN, Boubekeur Benbouzid, Mohamed Cherif Abbes, Yahia Guidoum, Ghollamallah? du RND et Amar Ghoul du MSP, ont rencontré les habitants de la Kabylie et chacun, après avoir fait le bilan de son secteur et des projets réalisés en Kabylie dans le cadre de la relance économique, a promis d?être encore présent et d??uvrer pour la prise en charge des doléances des populations, chacun dans son secteur. Les ministres ont été ainsi le gage des partis en lice quant à la volonté de l?Etat de rattraper les retards en matière de développement local. Une volonté qui s?est manifestée par l?octroi d?une enveloppe de 78 milliards de dinars, soit environ 1,2 milliard de dollars à la wilaya de Tizi Ouzou et presque autant à Bouira et Béjaïa. L?argent existe, il s?agira d?en faire profiter la population par «le travail et la rigueur» comme le promet le RND. Pour leur part, le RCD et le FFS, dont les chefs de file, Saïd Sadi et Ali Laskri, ont animé plusieurs meetings de proximité, ont mis en exergue «la menace de normalisation qui guette la région». Pour le RCD, il s?agit «de la récupération du pouvoir local», pour le FFS, il est plutôt question de «réhabiliter la politique». Pour se maintenir en place, une alliance tacite est née entre les deux frères ennemis. Même si officiellement le FFS a décliné l?offre du RCD, la base du plus vieux parti de l?opposition votera RCD là où le FFS est absent. Côté RCD, le mot a été déjà donné et les militants ont été appelés, pour leur part, à voter FFS là où le Rassemblement n?a pas présenté de listes. Aussi, le climat politique est caractérisé par une certaine illisibilité et les observateurs se refusent à avancer un parti dominant. «Seule l?urne tranchera», affirment-ils. Alors, attendons le 25 novembre.