InfoSoir : Votre institut célèbre son centenaire. Quel bilan pouvez-vous dresser d?un siècle d?existence ? M. Bellal : Je pourrai parler de la période après 1962 car, avant cette date, l?établissement était géré par les colons pour servir les besoins de l?économie française. Avec la formation d?environ 6 000 ingénieurs depuis l?indépendance, je crois que cet établissement a beaucoup contribué au développement et à la modernisation de l?agriculture en Algérie. S'agissant d'une période de plus de 40 ans, vous diriez que le nombre de diplômés n?est pas assez élevé, mais il faut dire que notre formation se base plus sur la qualité que sur la quantité. L?institut reçoit des étudiants de différentes régions du pays, ce qui laisse espérer la modernisation de l?agriculture du désert et de la montagne. Qu?en pensez-vous ? Cela constitue le principal objectif de notre mission. Accueillir des étudiants de différents coins du pays permettra certainement de bien mener les réformes engagées dans le secteur. En un seul mot, l?INA doit impérativement préserver sa vocation de point d?excellence en matière de formation en vue de moderniser l?agriculture de montagne et de désert. Il faut dire aussi que ce sont les montagnards qui pratiquent l?agriculture et non les citadins. Quelle vision portez-vous sur les réformes engagées par le ministère de l?Agriculture dans le cadre du plan de soutien à la relance économique ? C?est un programme ambitieux qui nécessite la mobilisation et surtout l?implication de tout le monde. Le développement de l?agriculture exige également l?intervention des autres acteurs pour mettre en place les conditions nécessaires à l?aboutissement du projet en question. L?aménagement du réseau routier aux zones rurales, l?électrification des coins enclavés et l?existence de l?eau sont autant de facteurs qui incitent les citoyens à valoriser l?activité agricole. La motivation des compétences nationales reste, cependant, le pilier de la réussite des projets engagés. Quel est l?objectif majeur d?une célébration comme celle que vous avez organisée et, jusque-là, inédite en Algérie ? Cette manifestation nous permettra incontestablement de faire le point sur ce qui a été réalisé par cet établissement doyen en matière de formation en sciences agronomiques et d?engager les perspectives répondant aux besoins du secteur de l?agriculture. La formation de qualité constitue le moyen le plus efficace pour faire face aux enjeux du troisième millénaire, notamment l?autosuffisance alimentaire. (*) Directeur de l?Institut national agronomique