Sorti aux éditions Hibr, La Saga du football algérien est un bon livre à lire durant cet été. Son auteur, un passionné de foot, compte par la suite s'attaquer à l'écriture d'une suite en abordant le foot algérien par pôle régional. Ça promet.. L'Expression: Tout d'abord, peut-on savoir si vous êtes dans le domaine du sport et pourquoi ce livre? Lahcène Belahoucine: Je suis un passionné de football. Mais je ne suis pas un journaliste de football. Je suis un expert en management. J'apporte mes services aux PME, PMI dans le domaine du conseil et mise à niveau dans le cadre du management. Cela peut sembler ne pas avoir de lien, bien que maintenant le football et les clubs ont un rapport avec. Dans quelque temps, le football va être un produit et les clubs seront gérés en sociétés commerciales. A l'origine, pourquoi cet ouvrage? C'est tout simplement parce que j'ai voulu assouvir ma soif de connaissance, d'abord dans ma région à Oran, et particulièrement pour le Mouloudia d'Oran, je voulais savoir ce qu'il en était et je n'ai trouvé aucune traçabilité sur l'histoire du football algérien. Donc, il y a un vide total. Votre livre retrace quelle période, en fait? La Saga du football algérien retrace l'histoire du football depuis son introduction en Algérie, en 1897, jusqu'à nos jours, c'est-à-dire 113 ans de football algérien. Comment avez-vous pu récolter toutes ces informations, archives, documents et photos? C'est une très bonne question. J'ai consacré deux ans de recherche pour constituer une base de données, à travers diverses sources, des archives que j'ai ramenées des différentes régions d'Alger, d'Oran, de Constantine etc, puis sur les sites Internet, les centres d'archives à Aix-en-Provence, j'ai pu également récupérer des informations de la Fédération française de football, de la FAF aussi, pour le foot postindépendance, mais aussi beaucoup de photos en provenance de l'Union des anciens footballeurs d'Afrique du Nord qui est une amicale des anciens footballeurs pieds-noirs qui étaient installés en Algérie. Le premier club créé en Algérie l'a été par les Français en 1897. Ayant constitué cette base de données, j'ai pu l'exploiter par la suite. Je me suis mis à la rédaction de cette saga pendant un an. Peut-on trouver des portraits de footballeurs célèbres qui ont marqué le siècle et notamment certains qui sont devenus des stars du football algérien comme Belloumi, Madjer etc.? Tout à fait. J'ai abordé tous les sujets. C'est une fresque gigantesque, aussi bien au niveau des clubs, des compétions, des acteurs de jeu, des infrastructures comme elles étaient auparavant et comme elles sont devenues aujourd'hui. Je parle aussi des jeunes, du football féminin. On y trouve vraiment de tout! Y découvre-t-on aussi les scandales et frasques du monde du football algérien? Non, pas les scandales. Je ne me suis pas intéressé aux rumeurs, aux radios-trottoirs etc. Actualité oblige, la Coupe d'Afrique et le Mondial y sont-ils abordés ou votre livre est-il antérieur à ces dates historiques? Bien sûr. Le livre est scindé en deux parties. La première, c'est la période coloniale. La seconde est relative à la période postindépendance, de 1962 jusqu'à 2009. J'ai suivi par décennies le parcours de plusieurs de nos «acteurs». Vous me parlez de Belloumi, de Madjer, ils y sont. Saâdane aussi? Saâdane a été préparateur physique déjà avant 1982. Il a travaillé avec l'équipe de Maouche et de Rajkov. Auparavant, il a été même footballeur à Batna avec son équipe d'origine. Il a même été classé, je crois, deuxième ou troisième au concours du jeune footballeur en 1963, me semble-t-il. Il aurait pu être un grand footballeur s'il n'avait pas eu son accident de voiture qui l'a orienté vers l'encadrement de joueurs. Une derrière question à laquelle on ne peut y échapper. Quelle appréciation faites-vous de l'Equipe nationale au Mondial? Il ne faut pas l'oublier, le football algérien est en crise actuellement, sur le plan national. Il a besoin d'être restructuré, de connaître une réforme. Réforme qui a été annoncée et lancée par le gouvernement pour essayer de créer un championnat professionnel, restructurer les clubs avec des statuts de clubs professionnels, et considérer le football comme un produit de la même nature que tout autre produit d'une société commerciale. Cela dit, il ne faut pas oublier que le football algérien est en crise, c'est un fait. On a eu la chance de réunir de jeunes footballeurs nés de l'autre côté de la Méditerranée, des compétences et des talents qui ont fait leurs preuves dans des clubs professionnels européens, Maintenant, avec cette jeune équipe, il faut essayer d'avancer, de préparer l'avenir. A mon avis, pour ce Mondial 2010, il ne faut pas être exigeant vis-à-vis de ces jeunes-là. C'est une jeune équipe qui est en formation, en apprentissage en quelque sorte; d'ici deux ans, en gardant ce même groupe, et en essayant de le faire bien travailler, de former une équipe compétitive, avec une cohésion en son sein ce qui n'existe pas actuellement, on pourrait peut-être prétendre obtenir des résultats satisfaisants. Avec le match nul réalisé contre l'Angleterre, qui est une des grandes nations du football, il ne faut pas l'oublier, une nation où le football est né, c'est un bon résultat, prometteur. Maintenant, exiger que cette équipe aille jusqu'au tour prochain, qu'elle se rapproche des 8es ou quarts de finale, il ne faut pas se leurrer. Personnellement, pour avoir suivi cette équipe, je pense qu'elle est sortie avec des résultats honorables.