Patrimoine n Les manuscrits sont non seulement communs à tous les Algériens, mais concernent l?humanité tout entière. L'Algérie recèle un nombre considérable de manuscrits qui sont menacés de disparition si les moyens nécessaires ne sont pas mis à la disposition des chercheurs pour leur préservation. Pour parer à cette menace, plus de 1 300 manuscrits ont été collectés depuis une année et demie dans trois sites de la seule wilaya d'Adrar par les cinq laboratoires des universités d'Alger, d?Oran et de Constantine, a indiqué le coordinateur du réseau des laboratoires de recherche en Algérie, Abdelaziz Laaredj. Ces laboratoires forment un réseau scientifique chargé de l'élaboration d'une approche et de la mise en place d'un programme pour la sauvegarde du patrimoine. Ce travail de collecte aide à mieux répertorier les manuscrits en vue de les conserver et, du coup, les préserver de la perdition. Les laboratoires de recherche ont, en effet, pour mission principale, au titre du projet national de sauvegarde du patrimoine manuscrit, de faire l'inventaire et de répertorier les manuscrits algériens disponibles chez les particuliers, ainsi que dans les bibliothèques des mosquées et zaouïas. «Le manuscrit fait l'objet d'études et de recherche, c'est une matière scientifique d'un apport considérable dans la reconstitution de la mémoire et de l'histoire de la nation», a confié Abdelaziz Laaredj, qui a ajouté : «Il permet de mieux cerner les modes de vie d'antan.» Pour parvenir à pareil effort, les professionnels préconisent de «mettre en place une méthode standard en matière de collationnement des manuscrits scientifiques arabes et maghrébins». Ils estiment, en outre, la nécessité de confier la recherche, la collecte, la publication et le collationnement des manuscrits scientifiques à des spécialistes en manuscriptologie eu égard «aux spécificités de ces manuscrits par rapport à ceux des sciences humaines». A souligner qu?un Centre national du manuscrit sera prochainement inauguré à Adrar et doté d?équipements adéquats lui permettant d'accomplir au mieux son rôle. Les professionnels appellent également à renforcer la coopération avec les spécialistes arabes en la matière, en créant une dynamique efficace. Cela ne peut se faire que s?il y a une base de données sur les manuscrits. Ainsi, une association arabe pour les manuscrits qui se chargera de renforcer la coopération scientifique s?impose. Par ailleurs, les experts s?emploient à relancer la coopération entre les réseaux de laboratoires algériens et les bibliothèques nationales des pays maghrébins et arabes d'une part, et les parties internationales d'autre part, dans le souci de recueillir et d?échanger les manuscrits arabes se trouvant à l'étranger.