Quelque 1 500 titres manuscrits «d'une valeur rare» ont été répertoriés dans le cadre du projet de sauvegarde et de valorisation des manuscrits de la région du M'Zab. a indiqué à l'APS Salah Hammouabdallah, président de l'association «Abi Ishak Ibrahim Téfayech». Salah Hammouabdallah explique que le projet «consistait à répertorier l'ensemble des manuscrits de la région, les sauvegarder sur microfilms numériques et les mettre en exploitation pour en faciliter l'accès aux différents utilisateurs, en particulier les chercheurs, les universitaires et autres utilisateurs, sans altérer les documents originaux». Cet ambitieux projet a été lancé en avril 2008 grâce au projet d'appui aux associations algériennes de développement (ONG II) avec le soutien de l'Union européenne et de l'Agence de développement social (ADS) dont le but est de réaliser des actions de sauvegarde des manuscrits se trouvant dans les différentes bibliothèques familiales de la région du M'Zab. Le projet a aussi permis aux membres de l'association de maîtriser les techniques de microfilmage et de numérisation des ouvrages culturels jugés d'une importance capitale relevant du patrimoine de la région. Par ailleurs, plus de 8 000 manuscrits rares de l'école ibadite ont été répertoriés dans la vallée du M'Zab à ce jour. Créée en 1995 pour la sauvegarde du patrimoine culturel ibadite, l'association de bienfaisance «Abi Ishak Ibrahim Téfayech» œuvre pour la valorisation du patrimoine de la région, la sécurisation des manuscrits détenus par la soixantaine de bibliothèques familiales, ainsi que pour la préservation du patrimoine matériel et immatériel de la région du M'Zab. Il est important de mettre en exergue l'importance du nombre des manuscrits répertoriés, sachant qu'au mois de mai dernier le laboratoire des manuscrits de la civilisation arabo-islamique en Afrique du Nord basé à Oran n'avait réussi l'indexation que de près de 800 manuscrits du fonds de manuscrits éparpillés à travers le pays. La prouesse de l'association du M'Zab est d'avoir réussi à convaincre les propriétaires des manuscrits, sachant que la plus grande difficulté dans l'acte de répertorier les manuscrits est le refus de certains propriétaires, dont des zaouïas, de dévoiler leurs manuscrits aux enquêtes de peur de les perdre. Certains justifient leur refus par le fait de vouloir préserver leur valeur inestimable et garder les secrets qu'elles renferment. Aujourd'hui, dans la reconstruction de notre identité nationale, il devient nécessaire de mettre à la disposition des spécialistes cet héritage ancestral afin de le préserver et surtout afin de transmettre le savoir qu'il contient aux futures générations. Dans l'attente de la finalisation du projet du centre des manuscrits d'Adrar qui sera le réceptacle des manuscrits anciens éparpillés à travers le territoire national, il faut saluer le rôle des associations qui œuvrent sans relâche pour la préservation et la transmission de tout un pan indéfectible du patrimoine national. S. A.