Evénement n King Kong, le gorille le plus célèbre du monde, est de retour sur grand écran. Les aventures du grand singe et de la frêle jeune femme blonde, revisitées par le réalisateur multi-oscarisé du Seigneur des Anneaux, sortent dans le monde le 14 décembre. Fort d'un budget de 207 millions de dollars et d'une marge de man?uvre (sans précédent) permise par le succès de la trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson a réalisé son rêve : interpréter à sa façon son film préféré, celui qui, à 9 ans, l'aurait incité à devenir cinéaste, le classique de Merian Cooper de 1933 avec Fay Wray. Pendant trois heures ? quasiment deux fois plus que l'original ? le réalisateur-producteur-coscénariste de 44 ans retrace cette improbable rencontre entre un gorille vieillissant et fatigué, le dernier de sa race, et une jeune femme, Ann Darrow, actrice naufragée sur cette île hostile où elle a suivi un ambitieux cinéaste. Après avoir traversé des mers démontées, le public est entraîné dans les jungles infernales de Skull Island, peuplées de dinosaures monstrueux. «Je voulais que l'île soit la plus infernale, la plus tortueuse que vous puissiez imaginer, je voulais que les dinosaures soient énormes, méchants et effrayants», disait Peter Jackson. Mais ce King Kong marque aussi un retour au New York des années trente montré dans la première version, loin de la métropole moderne filmée dans le remake de 1976, où Jessica Lange et Kong se retrouvaient au sommet du World Trade Center. Ici, le vénérable Empire State Building, tout juste érigé à l'époque du premier film, est de nouveau à l'honneur, avec le géant accroché au pylône d'amarrage des dirigeables et le ballet des bimoteurs. Pour retrouver le décor et l'âme de ces années, le New York de la «dépression» a été reconstitué en Nouvelle-Zélande, par quartiers entiers, complété par quelque 90 000 immeubles dessinés sur ordinateurs par une équipe de 500 graphistes et spécialistes des effets spéciaux. En trois ans, producteurs et décorateurs ont visité l'Empire State huit fois afin d'en saisir tous les détails, entrée, sommet, reconstruits ensuite à des milliers de kilomètres de là, indique la porte-parole du building, Lydia Ruth. L'équipe de tournage a dû aussi venir dans la Grosse Pomme et sur le building même, d'où Peter Jackson a longuement filmé la ville. «Nous sommes très contents (de retrouver King Kong). Peter Jackson lui-même a dit que, bien qu'il soit imaginaire, il avait l'impression de reconstituer un moment historique», dit Mme Ruth, relevant que si «dans le passé nous avons fait de King Kong une star», c'est lui qui, aujourd'hui, fait de nouveau ardemment parler de l'emblématique gratte-ciel Art déco.