Finie la dénomination «école fondamentale». Dorénavant, on parlera d?école primaire et de collège d?enseignement moyen. Juste retour des choses vers un découpage plus en phase avec la nature des enseignements dispensés. De l?école primaire à la fin du collège se déroule la scolarité dite obligatoire. L?Etat est tenu d?assurer ce cursus à tous les enfants du pays, sans discrimination aucune. L?étude en question ne mentionne ni le taux brut d?inscription dans les structures d?accueil (écoles préscolaires) ni le pourcentage des nouveaux élèves de 1re AF ayant suivi le «cursus préscolaire». En clair, cela veut dire que le ministère de l?Education nationale n?a pas intégré dans sa stratégie la population enfantine des moins de 6 ans. En cela, il ne fait qu?appliquer les textes officiels qui marginalisent l?éducation préscolaire. La Constitution algérienne ne mentionne nullement cette catégorie d?âge dans son article 53 relatif «au droit et à la gratuité de l?enseignement?» Le texte fondateur de l?école fondamentale, à savoir l?ordonnance du 16 avril 1976, antérieur à la Constitution (1996), est, lui aussi, dépouillé de toute obligation à généraliser l?éducation préscolaire. Est-ce à dire que cette dernière n?est pas importante ? Tous les spécialistes du domaine insistent sur une prise en charge structurée et planifiée des enfants à partir de 3 ans. Partout dans le monde, l?éducation préscolaire, la maternelle, a acquis ses lettres de noblesse. Elle est même devenue le tremplin vers la réussite scolaire, comme en témoigne sa généralisation ? à toutes les couches sociales ? dans les pays avancés. Ces pays ont compris que le progrès scolaire de l?enfant dépend, pour l?essentiel, des compétences cognitives acquises avant six ans. Le bénéfice d?une éducation préscolaire se mesure à l?attitude de l?enfant envers les apprentissages dispensés par l?école primaire, le collège et le lycée. Attitude positive évidemment, dans le cas d?un programme préscolaire conçu selon les normes. Les normes On ne lance pas une école maternelle, une crèche ou une garderie pour le seul plaisir de contenter des parents contraints d?y mettre leur enfant. Non ! De nos jours, même ce travail de nourrice est réglementé. N?est pas nourrice qui veut. Que dire alors d?un établissement préscolaire chargé d?accueillir des dizaines d?enfants ? Il est urgent d?encadrer juridiquement et de soutenir ? financièrement et par la formation ? les structures préscolaires ; ensuite, penser à leur généralisation sur l?ensemble du territoire national. Pour ce faire, on ne peut que constater avec dépit l?inadéquation des textes actuels (ordonnance du 16 avril 1976 et décret de 1990 portant accueil de la petite enfance). Et si l?on revenait à la saine tradition des Ecoles normales d?instituteurs qui prévoyaient une option «maternelle» pour les élèves-maîtres (maîtresses). L?encadrement spécifique ? les éducatrices des maternelles ? était formé sur le volet ? ô combien décisif ? de la vocation, à l?instar des enseignants des autres cycles. Les mauvaises langues vous diront que cela relève du passé. Et pourtant, cette tradition continue de fleurir là où l?éducation des enfants est considérée comme une priorité. L?éducation préscolaire en Algérie ? Un immense chantier à ouvrir si l?on veut coller au peloton des pays avancés. Mais gare au laxisme et à la précipitation ! Ils sont sources de dérives.