Affaires n Ces deux banques ont essuyé de terribles coups par des escrocs professionnels. Des chiffres effarants sont présentés chaque jour par les brigades économiques et financières de la sûreté nationale. Plus de 32 milliards de dinars et 260 000 euros ont été détournés de ces deux banques en l?espace de 10 mois. Du jamais vu dans un pays qui parle constamment de réforme bancaire. Au total, 131 affaires de détournement ont été recensées et un réseau de 514 personnes dont 31 femmes, démantelé. La liste n?est pas close puisque le dernier cas en date concerne l?agence BNA de Sétif dont le chef a pu détourner 1 milliard de centimes. Les affaires scabreuses ne s?arrêtent pas aux détournements. Les deux banques ont été éclaboussées par les accointances de leurs patrons avec les cercles véreux des affaires et du business douteux. Le directeur de l?agence BNA de Bouzaréah, qui est, actuellement, en fuite en Grande-Bretagne, a eu tout le loisir de nouer des contacts solides avec un réseau bien «huilé» dans les pratiques de fraude. Cette affaire, qui a fait beaucoup de bruit, n?est, en réalité, qu?une longue enquête coordonnée par les différents services de brigades financières (France et Algérie). Seuls six cadres de la BNA ont été arrêtés dont l?ancien P-DG. Curieusement, c?est le P-DG de la BADR qui s?en tire à bon compte, même s?il lui a été reproché «d?avoir donné trop de prêts sans garanties suffisantes». L?affaire Tonic est encore dans la mémoire de l?opinion publique. Elle a sérieusement ébranlé l'une des banques les plus réputées sur la place financière locale. Les autorités publiques ont vite fait de limoger le P-DG et de suivre de plus près ce dossier ainsi que d?autres affaires similaires. On apprend d?ailleurs que le P-DG de Tonic est prêt à rembourser toutes les dettes contractées à condition que la BADR lui établisse un échéancier de paiement. Pour une fois, les autorités monétaires ont eu gain de cause sur une affaire qui a entaché la réputation de cette banque et l?a fortement ébranlée. Dans cette guerre contre les «escrocs banquiers», les autorités monétaires se voient étendre leurs pouvoirs d?intervention. Toutes les banques sont désormais dans le collimateur de la Banque centrale. Aucune n?échappe au contrôle.