Pillage n Détournements, transferts illicites d?argent vers l?étranger et falsifications de chèques ont été enregistrés avec des chiffres effarants. Rien que pour la BNA et la BADR, le montant des détournements est de 32 milliards de dinars sans oublier les 9 000 fausses domiciliations et plus de 5 800 chèques sans provision. Mais le bilan total de ces escroqueries n?a pas été révélé à l?opinion publique. D?où les interrogations des citoyens sur la faillite du système bancaire. Ces affaires scabreuses ont mis à nu la défaillance des banques au niveau du contrôle des opérations et du crédit. Des escrocs notoires et des clients douteux puisaient dans les caisses des banques avec la complicité avérée de certains agents à l?intérieur même de ces agences. Ce qui a permis d?ailleurs d?opérer des arrestations spectaculaires et le démantèlement de filières de contrebande et de réseaux de faussaires bien organisés. Au total, un réseau de 541 personnes a été démantelé en 2005 grâce à une coordination entre les brigades financières de la police et de la gendarmerie qui a été favorisée par la coopération des services de contrôle de la Banque centrale. Ces coups de filet ont permis d?établir le constat sur les carences de sécurité des banques. Le citoyen en fait évidemment les frais. L?autre dérive qui continue de nuire fortement aux banques, c?est le non-remboursement des crédits accordés sans garantie. Des clients munis de fausses adresses et de faux chiffres d?affaires arrivent à se procurer des sommes astronomiques et disparaissent dans la nature pour ne plus donner signe de vie. Pour l?année qui vient de s?achever, le montant global de ces créances non encore remboursées a atteint 3 à 4 milliards de dollars. C?est le plus important signe de malaise dans un paysage financier secoué par le séisme du krach d?Al-Khalifa et d?autres banques privées, dissoutes depuis. On promet du coup changements et réformes dans ce paysage meurtri par la «délinquance financière». En premier lieu, il s?agit de procéder à un contrôle draconien de l?argent public et celui du citoyen. L?opération, lancée en juin 2005, sera complétée, au cours de 2006, par d?autres mesures et des textes de loi. Le tout est de surveiller le réseau des 1 200 agences et de les prémunir contre d?éventuels scandales.