Chiffre n Il est recensé plus de 90 000 césariennes par an. Il est reproché, ces dernières années, aux structures sanitaires, aussi bien privées que publiques, de recourir systématiquement aux césariennes. La motivation des premières serait d'ordre pécuniaire, celle des secondes, serait relative au problème d'espace. Dans les cliniques privées, une telle opération coûte en moyenne 32 000 DA alors qu?un accouchement normal (par voie basse) ne dépasse pas les 20 000 DA. Les tarifs exorbitants pratiqués laissent ainsi les portes grandes ouvertes à une seule interprétation : on parle de plus en plus «d?arnaque» qui entoure ce business en pleine expansion. Le taux de recours à la césarienne est de 20% dans ces cliniques. Il ne dépasse donc pas de beaucoup celui dans les établissements étatiques. A titre d?illustration, à la maternité de l?hôpital Parnet, il est d'«environ 18%», selon un assistant. Ce praticien infirme, toutefois, l?idée fortement répandue, selon laquelle la maternité recourt systématiquement à l?acte chirurgical afin d?éviter l?embouteillage dans le service. «Au contraire, la césarienne nécessite un prolongement de la durée d?hospitalisation. Les femmes césarisées restent quatre à cinq jours supplémentaires, ce qui n?est évidemment pas dans l?intérêt de notre maternité qui souffre de problème de disponibilité de lits et le constat est aussi valable, je pense, pour les autres maternités», ajoute-t-il. Pour un autre praticien, exerçant à l?hôpital Mentouri de Kouba, le nombre de césariennes a augmenté de 36,1% entre 1999 et 2004. De 498 cas en 1999, il est passé à 900 en 2004. Quelles en sont les causes ? Pour ce praticien, «l?augmentation du nombre de césariennes est un phénomène historique, difficile à expliquer. Il est peut-être dû à un changement de l?obstétrique par rapport aux risques encourus par la mère et l?enfant. Avec la césarienne, on diminue certains risques. Dans certains cas, il est préférable d?accoucher par césarienne que par voie basse. L?accroissement de cette pratique est aussi dû à une plus grande fréquence d?accouchements difficiles. Par ailleurs, les femmes acceptent moins d?attendre 36 heures pour accoucher», affirme-t-il. Pour rappel, le recours à la césarienne est en nette augmentation dans certains établissements sanitaires. A titre d?exemple, la maternité de l?hôpital de Beni Messous arrive en tête du peloton avec 24%. Elle est suivie de près par celle de Bologhine avec une moyenne de 22%.