À titre d'illustration, le nombre réduit des sages-femmes dans la commune de Zelfana, qui compte 10 000 habitants et distante de 60 km au sud de Ghardaïa, contraint souvent les femmes à accoucher chez elles en courant tous les risques. En dépit des efforts fournis par le département en charge de la santé publique pour pallier le déficit en gynécologues et en sages-femmes dans les régions du sud, la wilaya de Ghardaïa en reste le parent pauvre. En effet, un seul gynécologue assure les prestations nécessaires pour pas moins de 60 000 habitants que compte la daïra d'El-Goléa. Cette paisible région enregistre pas moins de 1 100 naissances par année. Quant à la daïra de Berriane, l'hôpital ne compte aucun gynécologue, si ce n'est un privé qui fait face aux problèmes du suivi des grossesses. De ce fait, les femmes sont contraintes de parcourir, péniblement, une distance de 40 km pour accoucher à Ghardaïa. Pire, le déficit en gynécologues est constaté également dans les structures sanitaires du chef-lieu de la wilaya de la vallée du M'zab. Pourtant, 200 à 300 enfants naissent chaque mois dans ses structures sanitaires. Dans cette wilaya, le déficit en sages-femmes vient se greffer, lui aussi, à celui des gynécologues. En effet, pour une population qui avoisine les 10 000 habitants dans la commune de Zelfana, distante de 60 km au sud de Ghardaïa, le nombre très réduit des sages-femmes (4) contraint souvent les femmes à accoucher chez elles en courant tous les risques. Un déficit qui s'est répercuté négativement sur la régularité de la permanence nocturne au niveau de la polyclinique. Ainsi, la majorité des communes de cette wilaya du Sud souffre du déficit en gynécologues et en sages-femmes. Cependant, la commune de Metlili fait exception. Car avec trois gynécologues employés par le grand hôpital de la ville et un autre exerçant dans le privée, viennent s'ajouter environs 28 sages-femmes. Le tout pour une population avoisinant 45 000 habitants. On peut dire que cette commune, distante d'environs 45 km au sud-ouest de Ghardaïa, est relativement gâtée. C'est, en partie, pour cette raison que les autorités chargées de ce secteur, ô combien sensible, ont décidé récemment de transférer les cas d'accouchement par césarienne, de l'hôpital de la maternité du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa, qui accuse un déficit chronique en gynécologues, vers l'hôpital de Metlili. À noter qu'en une seule journée, l'hôpital de Ghardaïa recevait une moyenne de 25 cas d'accouchement, dont 5 à 7 sont systématiquement transférés vers l'hôpital de Metlili pour subir une césarienne. L'appel de l'administration en direction des gynécologues exerçant en dans le privé pour prendre en charge les cas d'urgence ou de difficulté ne semble pas régler le problème du suivi des grossesses dans ce territoire de la wilaya de Ghardaïa. Dans cette wilaya du Sud, le taux de mortalité des enfants âgés de moins d'un an a atteint 1,5%. Le taux de mortalité des nouveaux-nés à El-Goléa est inquiétant : sur un total de 1 200 naissances, pas moins d'une trentaine de cas de mortalité a été enregistrée durant l'année 2007. Une situation anormale due, en grande partie, au manque de suivi des grossesses par des consultations spécialisées préventives. Des citoyens des communes de Ghardaïa, de Berriane et d'El-Goléa sont unanimes pour nous indiquer qu'ils ont constaté, ces deux dernières années, le recours fréquents à l'accouchement par césarienne. Un état de fait qui appelle le département en charge de la santé publique à mener une enquête sanitaire et administrative, pour trouver les solutions idoines. Car le recours fréquent à ces opérations n'est pas sans risques sur la santé des mamans. Aussi, le coût de l'opération qui s'élève à pas moins de trois millions de centimes est difficile à supporter par ces pères de familles déjà laminés par l'érosion de leur pouvoir d'achat. Il faut dire que le taux de couverture sanitaire pour une wilaya aussi importante reste très en dessous des normes requises par l'OMS. Selon des sources bien informées, les services concernés de la wilaya de Ghardaïa ont pris en charge ce problème. BOUHAMAM Arezki