Bilan n Cette année a été particulièrement meurtrière en termes d'accidents d'avion. Au total, ce sont 424 personnes de différentes nationalités qui ont trouvé la mort, cette année dans des accidents d?avion. Le 3 février en Afghanistan, 104 morts ont été déplorés dans un accident, en montagne, près de Kaboul, d'un Boeing 737 de la compagnie afghane Kam Air. Le 14 août, c'est en Grèce qu'un Boeing 737 de la compagnie chypriote Helios s'écrase au nord-est d'Athènes. Bilan : 121 morts. A peine deux jours plus tard, le crash d'un avion de ligne colombien dans l'ouest du Venezuela fait 160 morts. Enfin, un Boeing 737-200 de la compagnie péruvienne Tans s'est écrasé en Amazonie, faisant 39 morts. Ces drames à répétition ont suscité un état d?alerte dans le monde et même une phobie généralisée de l?avion, qui n?a, heureusement, pas trop duré. C?est en Europe, où a été enregistré le plus grand nombre de morts, que le branle-bas de combat a été le plus important. Le commissaire européen aux transports a ainsi appelé à «redoubler d'efforts pour assurer le plus haut niveau de sécurité aérienne en Europe et mettre à l'abri de tels drames tous les passagers et les membres d'équipage de l'Union». La loi dont l?UE s'était dotée dix ans auparavant, obligeant, pour les accidents graves, à une enquête technique réalisée par un organisme indépendant des autorités de l'aviation civile responsables de la surveillance, était restée lettre morte. Début juillet, la Commission a ainsi épinglé Chypre pour ne pas l'avoir transposée pour son entrée dans l'UE le 1er mai 2004. Le commissaire souhaite élargir les prérogatives de l'agence européenne de la sécurité aérienne, chargée actuellement d'assurer la «navigabilité» des produits, pièces et équipements aéronautiques. L'idée serait d'étendre ses compétences aux «opérations aériennes», à la «qualification des personnels de bord» et à la «sécurité des compagnies de pays tiers». Un autre projet de loi, sur l'information des passagers, est en discussion. Le texte vise aussi une meilleure communication sur les compagnies interdites de vol, avec l'obligation, pour les pays membres, de transmettre à Bruxelles le nom de celles qui ont été bannies de leur territoire. L?Espagne, l'Allemagne et la Belgique ont cependant regretté que le texte n'aille pas plus loin dans l'harmonisation, notamment, des critères d'élaboration des listes noires. La loi de 2004 sur la sécurité des avions des pays tiers, que les 25 ont jusqu'à mai 2006 pour transposer, ouvre la voie à l'extension à toute l'UE d'une interdiction de vol décrétée par un seul Etat membre. Mais une extension ne peut être décidée que sur proposition de Bruxelles et en accord avec la majorité qualifiée des Etats membres, qui tiennent, souvent farouchement, à leurs prérogatives en matière d'autorisation de vol.