La réglementation est souvent bafouée alors que la mort est de plus en plus banalisée. Un grave accident de la circulation a secoué hier matin la ville d'El Menéa dans la wilaya de Ghardaïa. Un bus de transport de voyageurs et un camion sont entrés en collision sur la RN1. Bilan: 15 morts et 15 blessés à des degrés différents. Selon une déclaration de la Gendarmerie nationale, pas moins de sept personnes ont péri carbonisées et ce après que le bus ait pris feu à la suite du choc. Les 15 blessés, dont trois dans un état grave, ont été évacués vers l'hôpital Mohamed-Chaâbani d'El Menéa où ont été également déposés les corps des personnes décédées. Une délégation conduite par le wali de Ghardaïa s'est aussitôt rendue sur le lieu du sinistre. Cet énième accident vient ainsi allonger la liste des familles endeuillées. En effet, selon un communiqué de la Gendarmerie nationale, 19 accidents de la route survenus samedi dernier à travers l'ensemble du territoire national ont fait six morts et 37 blessés. La chaussée rendue glissante par les chutes de pluie, l'excès de vitesse et l'imprudence des piétons, demeurent les facteurs principaux de ces accidents, a-t-on signalé. Ainsi donc, l'insécurité routière s'installe en maîtresse des lieux sur nos routes. Ni l'entrée en vigueur de nouvelles lois coercitives ni les campagnes de sensibilisation et encore moins le nombre de morts et de blessés déplorés après chaque accident n'ont pu mettre fin à l'hécatombe. Selon des rapports établis par la Protection civile, la Gendarmerie nationale et la Sûreté nationale, l'année 2009, à elle seule, a été le théâtre de 38.770 accidents de la route ayant provoqué la mort de pas moins 4282 personnes, et des blessures à 60.876 autres. Les chiffres donnent froid dans le dos et parlent d'eux-mêmes. Ils font ainsi de 2009 l'année la plus meurtrière. Le facteur humain est, selon les spécialistes, à l'origine de 85% de ces accidents. De ce fait, l'Algérie se place au quatrième rang mondial des accidents de la route, et au premier rang dans le monde arabe. D'autre part, le nombre d'accidents, où les bus de transport de voyageurs sont impliqués, est particulièrement assez élevé. A ce sujet, l'on se rappelle qu'en septembre 2008, M.Amar Tou, ministre des Transports, avait promis que le transport collectif des voyageurs, à savoir les bus et les taxis, serait soumis à un cahier des charges. Il a ajouté qu'un document était en cours d'élaboration. Seulement voilà, plus de deux années plus tard, cette promesse semble renvoyée aux calendes grecques. Des bus de plus de 30 ans continuent, mine de rien, d'assurer le transport des voyageurs, mettant en péril la vie de centaines de passagers. Des bus vétustes et rafistolés de fils de fer ou autres moyens de fortune, font désormais partie du décor quotidien. Dans ce contexte, il est à relever une forme de complaisance à certains niveaux des services du contrôle technique, des commissions de retrait de permis et autres services en charge du secteur. Des contrevenants, pour ne pas dire des chauffards, font «jouer leurs relations» pour récupérer un permis ou une carte grise retirée, ou pour se dérober au paiement d'une amende. Signalons, de ce fait, que plusieurs bureaux de contrôle technique ont été fermés par les services compétents justement pour PV de complaisance. L'Etat, lui, est décidé à sévir pour freiner le massacre routier en instaurant de nouvelles mesures répressives. Cependant, en dépit des nouvelles mesures répressives, à l'instar du permis à points, l'hécatombe continue