Carences Le secteur de l?édition irait de mal en pis, si l?Etat n?intervenait pas à différents niveaux. L?édition nationale est largement dépassée et même submergée par les publications internationales. Il suffit juste de faire un tour dans les différentes librairies et bibliothèques pour constater le retard flagrant qu?enregistre l?industrie du livre en Algérie. Un secteur important mais qui, malheureusement, reste au stade embryonnaire, même si des étapes importantes ont été franchies et des efforts considérables consentis de part et d?autre. Les maisons d?éditions vivent d?énormes difficultés, ce qui empêche toute évolution et indépendance du marché algérien, un marché de consommation, encore sous l?emprise de la main étrangère. «Il n?y a pas de synergie qui regroupe réellement la corporation de l?édition et qui ?uvre en sa faveur, des conflits émergent et n?aboutissent à rien. Ils ne font que tirailler un secteur déjà souffrant. Les éditeurs rencontrent des obstacles durant toutes les phases de la création du livre», révèle M. Boussad Ouadhi, directeur de la maison Ines et distributeur des impressions Flammarion. Notre interlocuteur évoque, notamment, la rareté des auteurs, car ces derniers ne peuvent vivre de leur production et jouir d?un statut reconnu. «Nous avons des problèmes d?impression, d?encrage. Les prix sont excessifs, le papier, l?encre, l?impression? Parfois, les livres importés nous reviennent moins chers que nos éditions.» Par ailleurs, d?autres éditeurs contestent l?absence de la promotion et de la publicité autour des ouvrages algériens, ce qui marginalise l?édition nationale qui n?est jamais annoncée ou représentée. M. Madani, de Dar El Madani, précise que «Les techniciens de l?édition» sont quasiment absents. «Nous avons souvent recours pour le dessin ou les images, à des personnes non spécialisées et qui sont loin d?être des professionnels, du moins des connaisseurs de l?édition. Ce qui explique la qualité de nos livres comparée à celles des étrangers. On distingue facilement un livre algérien et un livre libanais ou autre.» D?autres propriétaires de maisons d?édition se sont accordés à dire que si l?Etat n?intervenait pas à différents niveaux et dans des délais raisonnables, le secteur irait de mal en pis. En l?occurrence, la suppression des taxes douanières qui frappent lourdement l?exportation et l?importation du livre, l?allégement des procédures douanières, le soutien des prix des matières entrant dans la fabrication du livre, l?encouragement de l?ouverture de librairies et des bibliothèques municipales et scolaires, l?acquisition d?ouvrages au profit des ces dernières?